Faillites: l’horeca, secteur fragilisé par la crise sanitaire, paie un lourd tribut
On dénombre 432 faillites au mois d’août 2020, après 535 jugements en juillet. Cela donne 967 jugements pour la période de vacances, contre 1.380 l’année passée. C’est donc 30,50% de moins. Même si le moratoire est levé, on est donc encore loin de la normale.
On est à 5.369 jugements pour l’année, soit 4.969 jugements à l’encontre d’entreprises et 400 prononcés contre d’associés d’entreprises à responsabilité solidaire (sociétés commanditaires et en nom collectif). C’est 34,9 % de moins que l’année passée à la même période, où on comptait 7.629 jugements.
La proportion de jugements de faillites sur aveu est de 52,28%. Les faillites sur assignations représentent 39,39% et 8,33% ne sont pas identifiées. C’est la conséquence directe du moratoire en cours au printemps, qui bloquait justement les jugements sur assignation, cas de fraudes exclus. Cela fait une réelle différence avec les dernières années, où les jugements sur assignation étaient devenus majoritaires.
L’horeca, souvent cité comme le secteur le plus fragilisé par la crise, confirme malheureusement son statut : les cafés et bars (325 cas), les restaurants (311), les snacks (291) et les hôtels (23) totalisent 950 faillites, soit 17,7% des jugements de l’année.
L’événementiel et les activités liées n’ont toujours pas pu rouvrir leurs activités aujourd’hui. Les dépôts de bilans y restent pour le moment cependant encore relativement modestes.
Citons par exemple le catering (44), les centres culturels et locations de salles (5), l’organisation d’événements culturels (8) ou la location de tentes (3).
Les activités de bureau publicitaires (38) paient par contre déjà un lourd tribut à la crise.
On peut conclure en disant que le monde économique retient encore son souffle en matière de défaillances d’entreprises. Mais il ne faut pas se réjouir trop vite. Beaucoup d’entre elles sont à bout de souffle et vont connaître un dernier trimestre très difficile. Les délais obtenus pour payer les charges sociales et fiscales vont échoir et beaucoup d’entreprises seront incapable de les honorer.
Pascal Flisch
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