Entrepreneurs belges: pourquoi ne pas miser sur les pays du Golfe ?

En 20 ans de services, François-Xavier Depireux et LD Export ont aidé près de 500 sociétés européennes à s’implanter dans le Golfe. © Getty Images
Frederic Brebant
Frederic Brebant Journaliste Trends-Tendances 

Installé au Bahreïn depuis presque 10 ans, le Liégeois François-Xavier Depireux s’est mis en tête de construire un véritable pont stratégique entre l’Europe et les pays du Golfe. Mission première de sa société LD Export : aider les entrepreneurs belges à nouer des relations commerciales avec l’Arabie saoudite, le Qatar ou encore le Koweït.

Dubaï, Riyad, Doha, Manama, Abu Dhabi… Pour la très grande majorité des Belges, ces destinations résonnent comme un appel à l’exotisme, sans qu’ils soient toutefois capables de placer ces villes sur la carte du Moyen-Orient. Certes, les années 2020 ont dopé la médiatisation de ces métropoles, avec la Coupe du monde au Qatar et les influenceurs lovés dans les Émirats arabes unis, mais le flou artistique demeure lorsqu’il s’agit de relier ces noms à un territoire précis.

C’est justement pour éclairer les Belges, et surtout aider nos entrepreneurs à faire du business avec les pays du Golfe, que François-Xavier Depireux a fondé, en 2005, sa société LD Export. Visionnaire, ce Liégeois pure souche a en effet bâti son expertise sur la découverte de ces marchés porteurs, bien avant qu’ils ne soient “tendance” pour le commun des hommes d’affaires.

“Il y a un peu plus de 20 ans, j’ai été mandaté par une dame pour la représenter en Arabie saoudite, se souvient le patron de LD Export. Elle avait reçu une proposition commerciale par fax, mais en tant que femme, elle refusait d’y aller et elle m’a confié cette mission. Je suis revenu enchanté et j’ai décidé de me lancer dans ce business, ce qui n’a pas été tout de suite évident parce que, à l’époque, les sociétés étaient davantage attirées par d’autres marchés comme les États-Unis. Ou la Chine, qui était en plein boom. Mais je me suis accroché.”

Un réseau de 4.500 partenaires

Déterminé, François-Xavier Depireux multiplie les allers-retours entre la Belgique et l’Arabie saoudite pour affiner sa gamme de services et enrichir son carnet d’adresses. Objectif premier de LD Export, sa société enregistrée au Luxembourg : jouer le rôle de “facilitateur” pour aider les entreprises belges à développer leurs relations commerciales dans cette région du monde, voire à s’y installer.

Au fil des ans, François-Xavier Depireux a réussi son défi et il n’est pas peu fier d’inviter aujourd’hui ses clients à “booster” leur business dans six pays du Golfe : l’Arabie saoudite, le Qatar, les Émirats arabes unis, le Koweït, Oman et Bahreïn. C’est d’ailleurs sur cette dernière petite île de 765 km² que ce patron de 44 ans a posé ses valises, il y a une petite dizaine d’années, pour y habiter avec femme et enfants. Certes, le Liégeois n’a rien perdu de sa belgitude et revient régulièrement au pays pour voir le reste de sa famille, mais le Bahreïn et ses pays voisins font désormais partie de son quotidien.

Là-bas, François-Xavier Depireux gère une équipe de 27 personnes et surtout, un précieux réseau de 4.500 partenaires répartis sur toute la péninsule arabique. “Ce sont des agents et des distributeurs qui sont compétents dans tous les secteurs d’activité, détaille le fondateur de LD Export. Ce sont tous des partenaires fiables, validés par nos soins, qui ont acquis une crédibilité et que l’on peut facilement contacter par WhatsApp. Car nous avons une règle d’or dans nos activités : nous devons pouvoir entrer en contact directement avec tous ces agents et distributeurs pour répondre rapidement à toutes les questions de nos clients.”

Trois missions

Concrètement, le travail essentiel de LD Export consiste à trouver la perle rare, ou du moins le partenaire commercial fiable, pour tous les entrepreneurs belges, et même européens, qui souhaitent faire du business dans les pays du Golfe, quel que soit le secteur. Mais l’offre de services proposée par François-Xavier Depireux est toutefois plus large, avec trois types de missions, selon le degré d’implication. La première est de nature exploratoire et vise à informer correctement les sociétés qui ne connaissent pas cette région du globe, afin de découvrir s’il y a un véritable potentiel pour elles sur ces marchés spécifiques.

“On aide les entreprises belges et européennes à avoir une vision très claire et à comprendre rapidement si elles ont intérêt, oui ou non, à se lancer dans l’un de ces pays, complète le CEO de LD Export. Qui sont leurs concurrents ? Quel positionnement de prix peuvent-elles espérer ? Ont-elles besoin de certificats pour exercer ? Notre but n’est pas de faire des rapports de 100 pages pour dire que tout est super et qu’il faut absolument aller dans cette région, mais plutôt d’apporter des réponses pratico-pratiques avec des marqueurs très clairs.”

Au-delà de cette mission de base, le deuxième service de LD Export consiste justement à trouver le partenaire idéal pour concrétiser, sur place, les envies commerciales d’une entreprise intéressée par ces marchés du Golfe, avec un agent ou un distributeur local. Et enfin, la société luxembourgeoise propose aussi à ses clients, via sa filiale à Bahreïn, de leur servir de relais et d’être leur responsable export dans la région pour mieux traiter directement leurs affaires.

Un potentiel énorme

En 20 ans de services, François-Xavier Depireux et son équipe ont aidé près de 500 sociétés européennes à s’implanter dans les six pays de la péninsule arabique, avec un focus particulier sur l’Arabie saoudite qui représente, à elle seule, un potentiel énorme. “Il faut savoir que ce pays a un besoin considérable de tout, puisqu’il ne produit pratiquement rien et qu’il doit importer 80 à 85% des biens pour développer sa vision à long terme, ainsi que ses projets qui sont pharaoniques, enchaîne le patron de LD Export. Il y a bien sûr l’Exposition universelle Riyad 2030, la Coupe du monde de football en 2034, avec tous les stades à construire, mais aussi les projets de villes futuristes comme Neom ou encore Qiddiya qui sont en plein développement.”

“L’Arabie saoudite a un besoin considérable de tout, puisqu’elle ne produit pratiquement rien et doit importer 80 à 85% des biens pour développer sa vision à long terme.” – François-Xavier Depireux, CEO de LD Export

Également conseiller économique de l’ambassadeur de Belgique à Riyad, François-Xavier Depireux insiste : à six heures de vol de la Belgique, l’Arabie saoudite représente de belles opportunités pour les entrepreneurs belges qui veulent s’y installer ou tout simplement y vendre leurs produits ou leur savoir-faire. “C’est maintenant qu’il faut oser y aller car ce pays n’a pas besoin d’un ou deux fournisseurs, mais bien de milliers de fournisseurs dans le cadre de son plan Vision 2030 et bientôt 2040, conclut le CEO liégeois. La Belgique a un rôle à jouer avec ses compétences, ses entrepreneurs, sa technicité, et elle va d’ailleurs y organiser une mission économique princière en novembre 2026 qui, j’en suis sûr, sera un succès.”

Et peut-être qu’alors, davantage de Belges pourront enfin placer correctement Riyad, Dubaï, Doha et Abou Dhabi sur la carte du Moyen-Orient.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Expertise Partenaire