En images: Ces entreprises qui profitent de l’effet “Fifty Shades of Grey”
Le héros principal du roman, le mystérieux Christian Grey, a une prédilection pour les voitures de la marque allemande Audi. Il roule lui-même en Audi R8 Spyder et possède une Q7. Il offre également à sa protégée une A3 rouge flambant neuve. Le constructeur automobile a réalisé ses meilleurs chiffres de vente aux Etats-Unis en juillet dernier en pleine hystérie Fifty Shades, avec 28% de voitures vendues en plus qu’en juillet 2011, rapporte Le Blog Auto. Rien n’est bien sûr établi mais on peut s’interroger s’il s’agit ici d’une simple coïncidence ou d’une véritable influence bénéfique de la trilogie sur les ventes d’Audi?
Christian Grey, le héros principal du roman, porte des cravates grises de la marque Brooks Brothers, c’est d’ailleurs l’illustration iconique de la couverture du premier tome de la trilogie. Vu son succès, le label ainsi que d’autres vendeurs de cravates, peuvent espérer en écouler quelques-unes pour les fêtes de fin d’année ainsi que pour les fêtes des pères à venir.
Certainement le secteur qui bénéficie le plus de la publicité que lui fait la trilogie, encourageant ses lecteurs à utiliser menottes et autres accessoires érotiques. Selon The New York Post, le sex-shop new-yorkais Babeland, qui a également une boutique à Seattle, a vu ses ventes grimper de 30 pour cent ces derniers mois, la rubrique bondage de son e-shop a même vu ses fréquentations augmenter de 81 %. Pour répondre à cet engouement, la boutique a créé un kit spécial 50 Shades. L’entreprise Church & Dwight, connue pour ses préservatifs Trojan, a annoncé au Wall Street Journal que les ventes de ses vibromasseurs ont explosé. Dans nos contrée, l’enseigne belge Lady Paname explique qu’il est encore trop tôt pour observer un probable boost des ventes d’accessoires érotiques. La boutique prévoit cependant un afflux massif à partir du 15 novembre, quand toute une gamme de sex-toys portant le label officiel du roman arrivera en magasin.
L’auteure E.L James a battu des records de vente avec son premier roman, écoulé à plus de 40 millions d’exemplaires de par le monde, surpassant le Da Vinci Code et même Harry Potter. Les téléchargements sur e-book sont aussi en forte hausse, les lectrices et lecteurs préférant parfois se cacher derrière l’anonymat de leur tablette. Depuis sa sortie en France, le premier tome a déjà été écoulé à 100 000 exemplaires et en Belgique à plus de 10 000. Les librairies américaines Barnes and Noble profitent aussi de ce regain d’intérêt et voit leur chiffre d’affaires boosté.
Anastasia, l’héroïne du roman, vit peut-être aux Etats-Unis, pays où l’on consomme principalement du café, il n’en est, la jeune fille ne boit que du thé tout au long de ses péripéties. Mais pas n’importe quel thé, de l’English Breakfast de la marque Twinings, encore une fois, une belle pub gratuite pour la société britannique de boissons chaudes.
Sur le site de la communauté de petits artisans Etsy, on voit fleurir de multiples accessoires inspirés de la saga : des bracelets aux mugs imprimés de phrases extraites du livre. Inutile de rajouter que ces accessoires se vendent comme des petits pains.
Au départ moins courue des touristes que la côte ouest américaine, la côte pacifique nord américaine où est située la ville de Portland se retrouve sous les feux de la rampe. C’est en effet à l’hôtel Heatman que se déroulent de nombreuses scènes hot entre les deux protagonistes du roman. L’hôtel en question profite du succès que lui apporte la trilogie en proposant un package “Charlie Tango No Limits” (du nom de l’hélicoptère de Christian Grey) qui se compose, en toute logique, d’un vol en hélicoptère et d’un repas, d’une limousine et de grands crus à disposition pour un peu plus de 2700 dollars la nuit. D’autres hôtels lui emboîtent le pas, comme le Edgewater, qui, bien que n’étant pas cité dans le roman, propose un package “50 Shades of Romance” à 759 dollars incluant une nuit dans son établissement et quelques accessoires inspirés du livre comme une bouteille de champagne Rose Bollinger et une virée en Audi. L’hôtel anglais Damson Dene, situé dans le Lake District en Grande-Bretagne, a réussi, de son côté, à faire parler de lui en décidant, holy Cow!, de remplacer la Bible par un exemplaire de 50 Shades dans ses chambres.
Plus localement cette fois, l’Escala condominium building situé à Seattle et dans lequel vit le personnage fictif Christian Grey existe réellement. Un penthouse au sein de cet ensemble résidentiel de luxe semblable à celui décrit dans le livre (environ 500 mètres carrés avec vue à 360 degrés sur Seattle) coûte entre 4 et 6 millions de dollars, avec un prix de départ à 400 000 dollars. Pour les fans qui désirent investir dans la brique, des tours guidés sont actuellement organisés pour visiter les appartements encore libres.
Dans l’histoire, l’héroine est fraîchement diplômée de la Washington State University située à Vancouver. Les jeunes étudiantes espérant rencontrer un beau et riche milliardaire ont donc tout intérêt à s’inscrire dans cette institution universitaire. Le livre 50 Shades profite aussi au secteur touristique de cette région du Canada.
Des centaines de fois, tout au long du roman, Christian Grey, énervé, supplie Anastasia de ne pas se mordre les lèvres. Devrait-on en déduire que les baumes hydratants vont voir leurs ventes grimper en flèche? Saga érotique aidant ou simple arrivée du froid piquant hivernal, dans tous les cas, les produits Chapstick font déjà partie de certains package Fifty Shades, de quoi donner un coup de fouet à leur popularité.
A New York, certains magasins de bricolage seraient en pénurie de cordes, élément principal des jeux érotiques entre Christian et Anastasia. Des vendeurs témoignent que de plus en plus de femmes viennent acheter des cordes, de préférence dans une matière douce comme le nylon, alors que d’ordinaire ce sont les hommes qui réalisent ce genre d’achats, selon The New York Post. Un vendeur d’une boutique de matériel de bricolage a également déclaré à la NBC avoir conseillé un client qui désirait acheter une corde en coton et qui “avait l’air de vouloir faire plaisir à quelqu’un”.
Vu l’engouement mondial pour la saga, de nombreux produits dérivés voient le jour. Pour en citer quelques uns: la marque de maquillage Bobby Brown a lancé une palette de maquillage appelée “Come Hither Shades” uniquement constituée de fards dans les tons gris. Le groupe de musique EMI, de son côté, a produit Fifty Shades of Grey: The Classical Album, en s’apercevant que la saga avait dopé les ventes de morceaux tombés dans l’oubli comme Spem in alium, un chant d’église du XVIe siècle cité dans la trilogie. L’auteur, qui se défend de pratiquer le placement de produit dans ses livres, a décidé, elle aussi, de lancer une ligne de lingerie mais aussi des éléments de décoration pour la salle de bain ou la chambre inspirés de ses romans.
Pour terminer sur une petite anecdote, l’éditeur de livres Penguin peut se réjouir de la confusion de certains lecteurs et libraires qui, au lieu de commander la trilogie de E.L James, ont commandé accidentellement un autre livre au titre similaire, Between Shades of Gray, écrit par un jeune auteur qui aborde la vie d’un ado dans les camps de Sibérie dans les années 50. Parmi les autres produits mentionnés dans la saga, citons aussi le champagne Bollinger Grande Année Rosé 1999 et le vin de Pouilly Fumé que le couple sirote lors d’occasions spéciales, une inspiration pour un rendez-vous romantique.
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