En bordure d’Ixelles et d’Etterbeek: SeeU, une fourmilière à ciel ouvert
D’anciennes casernes de la gendarmerie ont fait place à SeeU, un vaste projet d’occupation temporaire destiné à faire émerger un nouveau quartier.
La plus grande occupation temporaire du pays
L’ancienne caserne Fritz Toussaint, en bordure d’Ixelles et d’Etterbeek, a vu se former des générations de policiers. Rachetée par la Région bruxelloise, elle fera place en 2025 à un quartier flambant neuf, baptisé Usquare. Chargée de cette reconversion, la Société d’aménagement urbain (SAU) a confié temporairement la gestion à un consortium d’acteurs (Creatis, D-Side et Le Troisième Pôle) qui ont oeuvré ensemble pour donner vie à SeeU, le plus grand projet d’occupation temporaire du pays. ” Les coûts de surveillance du site pendant deux ans auraient été très élevés, explique Pascal Sac, de la SAU. Donc, nous avons préféré mettre les lieux à disposition d’acteurs qui en avaient besoin, dans une logique de service public. ” Depuis le printemps dernier, les 25.000 m2 du site accueillent donc des projets dédiés à la culture, à l’éducation, au durable et à l’innovation. Difficile de faire une liste exhaustive de tout ce qui s’y passe : pépinière de projets, cinéma, galerie d’art, espace de rencontre, restaurant, etc.
Un laboratoire pour réinventer la ville
SeeU a sélectionné les projets participants selon sept critères : sustainable, food, gallery, family, lab, community, et playground. ” Le but est de mettre en avant de nouvelles pratiques urbaines, précise Jonathan Ectors, chef de projet SeeU. Les projets qui se présentaient devaient démontrer une certaine valeur ajoutée pour le voisinage et les visiteurs, ainsi que des possibilités de synergies avec les autres projets. Une occupation temporaire, ce n’est pas une bande de squatteurs qui viennent profiter d’un lieu en l’aménageant avec des palettes. C’est une nouvelle économie faite de cocréation, d’émulation. C’est vivre dans un laboratoire qui travaille à réinventer la ville. Ce que nous voulons, c’est que les occupants se sentent chez eux. Un bon signe, c’est que nous assistons aux premières synergies entre projets. La sauce prend bien. ”
Un projet intégré dans son quartier
Contrairement à ce que les hauts murs d’enceinte peuvent laisser croire, SeeU est un lieu ouvert à tous. ” L’endroit se veut une communauté ouverte à son environnement et durable, souligne Jonathan Ectors. Par exemple, le cinéma collaboratif Kinograph est un véritable cinéma de quartier dans lequel chacun peut s’impliquer. Le site abrite également un fablab mis sur pied par l’ULB et la VUB. C’est le plus grand de Bruxelles. Il accueille entre 200 et 300 étudiants qui viennent construire, collaborer, imaginer. C’est un vrai projet d’innovation interdisciplinaire et interfacultaire, qui décloisonne le milieu universitaire et le monde extérieur. ” Le site abrite aussi une galerie d’art, un pôle dédié au vélo avec un repair café, ainsi qu’un marché bio hebdomadaire.
L’apéro au Velodroom
C’est un peu le symbole de SeeU : ce grand cercle en bois de 100 m de circonférence au milieu de la cour est ouvert à tous ceux qui veulent s’essayer à quelques coups de pédales sur un vrai vélodrome. ” Sa construction était un clin d’oeil au Grand Départ du Tour, qui coïncidait plus ou moins avec l’inauguration de SeeU, explique Jonathan Ectors. Véritable oeuvre artistique, le Velodroom est un espace de rencontre. C’est là que nous organisons nos Aperodroom chaque soir du jeudi au dimanche. ” Une page Facebook renseigne les multiples rendez-vous : brunchs, apéros, vintage market, ateliers nutrition, d’exploration de soi ou de co-searching. Pour les curieux désirant s’immerger dans ce projet hétéroclite, SeeU organise des visites chaque vendredi à 17 h.
Et après ?
Dans deux ans, SeeU fera place au chantier du nouveau quartier Usquare.brussels. Sous l’égide des universités ULB et VUB et de la Région, le site abritera un campus, des logements, des espaces publics et des services. Usquare sera ” un vrai morceau de ville dont l’ambition est de rassembler les citoyens, la ville et la connaissance “. Que deviendront les occupants actuels de SeeU ? ” Rien n’est figé : les occupants auront le choix de se diriger vers le circuit classique des espaces de bureaux ou trouver d’autres occupations temporaires. Il y en a de plus en plus. Cette occupation temporaire, c’est une belle aventure collective, même si elle est courte “, constate Jonathan Ectors.
300 résidents actifs
réunis au sein de 65 projets.
500.000 euros
Le coût des travaux pour la mise aux normes du site afin de pouvoir développer SeeU.
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