En 2025, bpost doit changer ou mourrir

bpost CEO Chris Peeters - BELGA PHOTO ERIC LALMAND

L’année 2025 sera une année de transformation pour bpost, a indiqué vendredi le CEO Chris Peeters, dans la foulée d’un revers boursier majeur pour l’entreprise postale. A l’ouverture de la bourse de Bruxelles vendredi matin, l’action de bpost avait en effet perdu 20% de sa valeur. L’entreprise venait d’annoncer un bénéfice net négatif (- 209,2 millions d’euros) pour 2024, en raison d’une réduction de valeur sur sa filiale Radial US.

Vendredi matin, la société a également indiqué qu’elle ne distribuerait pas de dividende en 2025. “Cette mesure n’est pas populaire, mais elle est nécessaire au vu des circonstances actuelles”, observe M. Peeters. L’an dernier, les dividendes de bpost avaient été fixés à 0,13 euro par action. L’entreprise postale avait ainsi reversé 13,27 millions d’euros à l’État belge, son actionnaire majoritaire.

“Il ne fait aucun doute que cette année comportera des défis”, poursuit le CEO. Bpost a notamment subi des départs d’importants clients au sein de sa filiale américaine Radial, spécialisée dans la logistique pour l’e-commerce, et n’a pas encore été capable d’inverser cette tendance. “Nous allons changer de stratégie et nous concentrer dorénavant sur la rentabilité de nos clients plutôt que sur leur taille, afin de limiter notre vulnérabilité”, note à ce sujet Chris Peeters.

Conflit social

L’entreprise a en outre été secouée par un conflit social début février, menant au blocage de plusieurs centres de tri et de distribution au sud du pays et à Bruxelles principalement. Les postiers contestent une réorganisation du travail proposée par la direction, qui modifie le processus de réattribution des tournées.

Interrogé au sujet d’un potentiel départ naturel de 1.100 employés d’ici la fin de l’année, comme avancé par les syndicats, le CEO a fait valoir qu’il disposait de “peu de marge de manoeuvre” à ce propos. “Si on n’arrive pas à atteindre ce chiffre, on met en péril une transformation que l’on pourrait atteindre sans plan social”, souligne-t-il. “Auparavant, nous disposions encore d’un peu de marge grâce à la concession de presse, mais nous sommes aujourd’hui confrontés à la compétition sur le marché commercial.”

Pour Chris Peeters, bpost devra dès lors s’adapter à cette réalité. “Nous voulons des emplois faisables et durables. Nous allons devoir travailler avec les partenaires sociaux, sans perdre de vue nos objectifs.”

Expert régional de la livraison de colis

L’impact concret de la grève ne pourra, lui, être évalué que d’ici deux mois. “Cela dépendra de notre capacité à recréer une relation de confiance avec nos clients”, note M. Peeters. “Certains d’entre eux vont peut-être rapidement revenir, car ils apprécient la qualité de notre travail. Mais certains risquent de garder des volumes chez d’autres fournisseurs.”

En 2025, bpost se concentrera dès lors sur l’accélération de sa transformation, avec pour objectif de devenir un “expert régional dans la logistique de la livraison de colis”. Selon ses prévisions, l’entreprise devrait ainsi atteindre un bénéfice net ajusté entre 150 et 180 millions d’euros l’année prochaine.

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