Emploi en Belgique : des perspectives contrastées selon les régions et secteurs pour 2025
En Belgique, l’emploi en 2025 affiche une résilience notable malgré un contexte économique incertain. Le Baromètre ManpowerGroup prévoit une Prévision Nette d’Emploi de +28 %, positionnant la Belgique parmi les plus optimistes en Europe, bien que des disparités apparaissent entre secteurs et régions.
Les intentions de recrutement restent globalement positives dans les trois régions belges. La Flandre affiche une Prévision Nette d’Emploi de +30 %, légèrement en recul par rapport à l’an dernier (-4 points). Bruxelles suit avec +28 %, un chiffre stable. La Wallonie enregistre une prévision de +25 %, mais subit une baisse notable de 8 points sur un an. Ces résultats reflètent une dynamique économique différenciée, avec une Flandre toujours moteur de l’économie et une Wallonie confrontée à davantage de défis.
Des secteurs sous tension et d’autres en plein essor
L’analyse sectorielle du baromètre met en lumière des contrastes marqués, avec d’un côté des secteurs en plein essor, et de l’autre, des secteurs en difficulté. Les activités financières et immobilières dominent les prévisions avec une croissance spectaculaire de +53 %, suivies par l’énergie (+44 %) et le transport et la logistique (+40 %). Ces secteurs bénéficient d’une demande accrue liée aux transformations numériques et énergétiques.
Parmi les secteurs en difficulté,l’industrie manufacturière et la construction enregistrent une prévision de seulement +16 %, leur niveau le plus bas depuis mi-2023. En cause : un ralentissement de la demande et des restructurations, notamment dans l’industrie lourde. Les secteurs des soins de santé, des biens de consommation et de l’IT maintiennent également des perspectives solides (+30 % en moyenne), répondant à des besoins durables en innovation et services essentiels.
“Comme l’a souligné un récent rapport de l’OCDE, notre économie fait preuve de résilience, bien qu’elle enregistre un ralentissement de la croissance économique, en particulier dans le secteur industriel”, commente Sébastien Delfosse, directeur général de ManpowerGroup BeLux.
Les PME en tête des intentions d’embauche
En ce qui concerne la taille des entreprises, les PME (10 à 49 employés) se démarquent avec les prévisions les plus optimistes (+39 %). Ce dynamisme s’explique par leur capacité à s’adapter rapidement aux fluctuations économiques. En revanche, les très petites entreprises (TPE, moins de 10 travailleurs) restent prudentes avec une prévision de seulement +6 %, reflétant des marges de manœuvre limitées dans un contexte d’incertitude.
Un défi structurel : la pénurie de talents
Malgré ces intentions globalement positives, le marché du travail belge continue de souffrir d’une pénurie chronique de main-d’œuvre qualifiée. Le vieillissement de la population et la concurrence mondiale pour les talents exacerbent cette problématique. Ce défi structurel oblige les employeurs à innover dans leurs stratégies de recrutement et de fidélisation.
Les intentions de recrutement restent positives pour début 2025
Malgré le contexte d’incertitude, les employeurs belges ne prévoient pas de modifier de manière significative leur rythme d’embauche, à l’aube de l’année 2025, selon le baromètre ManpowerGroup. Sur les 525 employeurs sondés en octobre par ManpowerGroup, 42% prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du mois de mars 2025, 14% d’entre eux envisagent de les réduire et 43% n’anticipent aucun changement.
Après correction des variations saisonnières, la “prévision nette d’emploi”, soit le différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des réductions d’effectifs, atteint +28%, selon ManpowerGroup, ce qui représente une hausse d’un point par rapport au trimestre précédent, mais une baisse de 5 points par rapport par rapport au 1er trimestre 2024.
Une Belgique compétitive en Europe
Avec cette Prévision Nette d’Emploi de +28 %, la Belgique surpasse largement la moyenne de la région EMEA (+19 %) et se positionne derrière des leaders comme les Pays-Bas et la Suisse (+29 %). Cela témoigne de la résilience de l’économie belge, mais aussi des efforts constants des entreprises pour maintenir leur compétitivité face à des défis globaux.
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