Easi prête à tourner la page Curaba pour accélérer en Europe

Salvatore Curaba.
Salvatore Curaba.
Christophe Charlot
Christophe Charlot Journaliste

Le groupe informatique nivellois Easi explore l’opportunité d’ouvrir son capital à un investisseur extérieur, en reprenant des parts de son emblématique fondateur Salvatore Curaba. L’objectif : mettre le cap sur l’international.

Après être déjà passé sous la barre des 50% du capital d’Easi, pourrait-il ne plus être actionnaire de l’entreprise qu’il a créée voici 25 ans ? Salvatore Curaba prêt à vendre ses parts d’Easi ? C’est en tout cas ce que dévoilait L’Echo ce matin. Selon le quotidien, le fondateur d’Easi pourrait souhaiter sortir de l’entreprise. En tout ou en partie.

Ce serait un moment symbolique car aujourd’hui, l’homme détient toujours 40% d’un groupe qui compte 600 personnes et enregistre toujours de belles croissances. En 2024, la société a généré un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros pour un bénéfice net de 20 millions. Elle vise 120 à 130 millions de revenus en 2025, avec un ebitda attendu entre 25 et 30 millions.

L’info est exacte, mais si le groupe nivellois d’informatique a entamé une réflexion par rapport à son capital et mandaté Kumulus Partners, spécialisé dans les fusions et acquisitions, pour dénicher un nouveau partenaire financier, ce n’est pas tant à la demande de Salvatore Curaba que pour réaliser son plan ambitieux. « Dans la configuration actuelle d’Easi, avec notre ADN et notre activité, on sait que l’on va encore pouvoir un peu grandir en Belgique, détaille Jean-François Herremans, co-CEO d’Easi. Mais si on veut préparer l’avenir dans les 3 à 5 ans, on sait que la croissance passera par l’international. Nos quelques tentatives n’ont pas été particulièrement fructueuses et nous aurions besoin d’un partenaire pour nous aider dans cette démarche, pour identifier les marchés, nous y introduire, et nous aider dans des acquisitions d’entreprises importantes. Aujourd’hui, Easi ne cherche pas de l’argent : on cherche le bon partenaire. En remplaçant Salvatore dans l’actionnariat, cela nous permettrait d’aller plus loin et plus vite ».

Easi: des acquisitions ciblées, mais de « petite taille »

Aujourd’hui, Easi a construit sa croissance sur des acquisitions ciblées, mais de « petite taille ». Des entreprises de quelques employés à quelques dizaines maximum. L’étape d’après pourrait être le rachat de structures de 100 ou 200 personnes ailleurs en Europe. Or, une telle stratégie suppose des moyens financiers plus conséquents et, surtout, une expertise dans les montages transfrontaliers. Pour ce faire, aller « grignoter » dans les parts de Salvatore Curaba, devenu inactif au sein d’Easi, permettrait au groupe informatique d’accueillir ce partenaire de choix.

Et l’ancien CEO ne s’y opposerait pas. « J’ai le sentiment qu’on va plafonner avec Easi dans le modèle actuel », reconnaît Curaba qui soutient « se mettre au service d’Easi. Mon objectif a toujours été que les employés rachètent toutes les actions. Mais si l’on veut franchir un cap européen, il faut s’associer ». Il pourrait toutefois garder quelques pourcents pour continuer à profiter de la croissance de la valeur d’Easi. L’ancien CEO ne cache pas son attachement au modèle d’actionnariat salarié qu’il a instauré : plus de 150 collaborateurs sont actionnaires, un cas quasi unique en Belgique. Il assure que ce principe sera préservé. Mais il reconnaît aussi que l’évolution naturelle est de laisser une place à de nouveaux partenaires.

Le processus n’en est qu’au stade exploratoire. Easi a mandaté la société de conseil Kumulus Partners pour sonder le marché et rencontrer des investisseurs. Plusieurs intermédiaires ont déjà été approchés. « Il n’y a aucune urgence, mais il est temps de préparer le futur », poursuit Herremans.

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