Dites “mug photo”, dans les coulisses de Smartphoto
Six tours Eiffel ou 1,9 kilomètre, c’est la hauteur qu’atteindraient les quelque 200.000 “mugs photo” produits chaque année si on les empilait. Smartphoto a des journées bien remplies pendant lesquelles elle produit près de 40.000 articles. Chaque objet est fabriqué sur mesure, dans la couleur choisie et avec une photo unique.
“Nous ne nous rendons pas compte de la transformation impressionnante que nous avons opérée”, explique Stef De corte, CEO du groupe Smartphoto. Le smartphone a entraîné le passage du livre photo à l’objet photo. Les livres photos sont réalisés sur PC, tandis que le smartphone permet de prendre facilement des photos et de commander des articles.
Smartphoto Group, société de commerce électronique cotée en Bourse, est plus qu’un producteur de produits photos. “Fin 2021, nous avons racheté la société de services de commerce électronique NaYan à Ardooie, explique Stef De corte. Nous aidons ainsi, entre autres, les marques américaines qui souhaitent lancer une activité de commerce électronique dans la complexe Europe. Nous prenons en charge l’ensemble du processus, un site web européen avec des produits, dans toutes les devises, dans toutes les langues, en conformité avec toutes les réglementations, y compris le marketing et un service clientèle. L’entreprise américaine n’a rien à faire. Nous partageons leurs ventes.”
Smartphoto gère déjà le commerce électronique pour Samsonite, KitchenAid, Silk’n et bien d’autres entreprises, avec lesquelles cette division contribue à hauteur de 16 millions au chiffre d’affaires du groupe, qui s’élève à près de 80 millions d’euros. L’ensemble du groupe vise à atteindre un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros et est un générateur de liquidités impressionnant. “Notre excédent brut d’exploitation (Ebitda) s’est élevé à 13,1 millions d’euros l’année dernière, soit une augmentation de 17 %, indique Stef De corte. Le bénéfice net a augmenté de 26 % par rapport à 2022 à 6,9 millions d’euros. Nos actionnaires obtiennent un rendement de 19,5 % par an. Nous ne figurons pas par hasard sur les listes des valeurs sous-évaluées.”
1. Des milliers de photos
Lorsque les clients sélectionnent un produit en ligne, ajoutent des photos, du texte ou des citations, les fichiers arrivent chez Smartphoto. Un logiciel intelligent organise les images des commandes sous forme de PDF de la manière la plus efficace possible afin de réduire le surplus de papier. La nuit surtout, les milliers de photos sont imprimées sur de grands rouleaux de papier transfert.
2. Découpe à la vitesse de l’éclair
Après avoir scanné le code-barres, la machine à découper récupère numériquement les lignes de découpe du PDF. Elle se calibre ensuite sur des sphères imprimées sur le papier. La machine sait alors parfaitement comment découper les photos à la vitesse de l’éclair.
Après la découpe, les employés classent les photos dans des dossiers, par jour et par couleur de mug.
3. Dans l’emballage
Les chemises rouges contenant les photos sont acheminées vers les départements cuisson, deux étages plus bas. Un employé prend une photo et un mug à chaque fois, à raison de 200 mugs par heure. Il les place à l’envers dans l’emballage. La pince presse le papier sans plis contre le mug en céramique. L’employé colle la photo avec du ruban adhésif.
4. Il suffit de cuire
Pas de grand four pour cuire la photo sur le mug, mais une presse à chaud avec 15 mini-fours. Un élément chauffe d’abord le fond du mug. Le bras robotisé place ensuite le mug dans un cône. Celui-ci le chauffe à 180 degrés et presse le papier de transfert sur le mug. Après environ trois minutes, la photo est claire sur le mug.
5. Contrôle de qualité
Après la cuisson, les mugs sont triés en fonction de la commande et placés sur des chariots, seuls ou en vrac. De l’autre côté de l’atelier de production, un employé vérifie chaque image. Il place ensuite le mug dans une boîte adaptée. Le code-barres de l’image est remplacé par un code sur la boîte.
6. Les lumières montrent le chemin
Un employé place les produits photos dans un ascenseur de cinq mètres de large en direction d’un faisceau laser. Deux étages plus bas, un second pointeur laser indique quelle tasse doit être retirée. Une autre lumière indique dans quel bac elle doit être placée. De l’autre côté, un employé prend les commandes – souvent des combinaisons de plusieurs articles – qui reçoivent le feu vert du plateau. Elles sont prêtes à être emballées dans des boîtes personnalisées dans la langue du client. A partir de 18 heures, des camions viennent chercher le chargement.
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