Disney investit massivement dans ses usines à rêves

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Disney est visiblement passé à l’offensive pour garder sa place de leader dans le secteur de l’industrie du divertissement. Avec en ligne de mire, la génération z, mais pas seulement.

En annonçant six nouveaux navires de croisière, des attractions coûteuses dans les parcs à thèmes et 5 milliards de dollars investis dans des films et séries européens, Disney annonce la couleur. L’heure est à l’offensive. Il est vrai que Disney vogue en eaux mouvementées depuis quelques temps.

L’entreprise s’est lancée dans une coûteuse guerre du streaming avec Disney+ et qui n’est que depuis très peu de temps rentable. La division cinéma a également enregistré des pertes record avec plusieurs gros échecs au box-office. Tout cela fait que le cours de l’action a été divisé par deux depuis son pic en 2021. Heureusement pour Disney la division des parcs à thèmes et des croisières représente 70 % des revenus de Disney. Mais, poussés par des consommateurs rendus plus prudents avec leur dépense et des critiques de moins en moins discrètes sur le manque de nouvelles attractions dans les parcs, ils ont donc décidé d’y investir massivement. L’année dernière déjà, Disney avait annoncé un plan d’investissement de 60 milliards de dollars dans les parcs à thèmes, sans être beaucoup plus précis. Depuis la convention D23 pour les fans de Disney en Californie qui a eu lieu ce week-end, on en sait un peu plus.

Deux milliards pour Disneyland Paris

Ainsi à Disneyland Paris, l’une des premières destinations touristiques privées en Europe, le groupe s’engage dans un vaste projet d’expansion. Il a annoncé ce week-end l’ouverture pour 2026 de sa nouvelle attraction autour de la franchise à succès La Reine des Neiges. Le groupe a également annoncé, l’ouverture à Paris d’une “attraction aquatique spectaculaire” autour du Roi Lion, “l’une des franchises Disney les plus populaires du grand public du monde entier, et particulièrement en Europe”, selon un communiqué. Les deux seront construites dans le second parc du groupe, appelé aujourd’hui Walt Disney Studios et qui sera renommé pour l’occasion Disney Adventure World. Nouveaux restaurants et spectacles, rénovation des hôtels, nouvelles attractions… à l’issue de son expansion, le parc, qui a fêté ses 30 ans l’année passée, devrait quasiment doubler sa superficie. L’ensemble coûtera deux milliards d’euros.

Disney prévoit également deux grandes extensions dans le parc Magic Kingdom en Floride. C’est même la plus grande depuis 53 ans. Des attractions majeures sur le thème des films d’animation Cars et un thème dédié à quelques-uns des méchants emblématiques de Disney devraient être lancées ainsi qu’une montagne russe suspendue. Le fait que le groupe sente le souffle d’Universal Studios dans sa nuque n’y est probablement pas étranger. Ce dernier construit en effet un grand parc à thème à proximité.

Moins emblématiques, mais non moins lucratifs avec un taux d’occupation de 90%, les « parcs flottants » que sont les navires de croisière feront également l’objet de lourds investissements.

Si les fans ont réagi avec enthousiasme à ces annonces, les investisseurs se sont montrés plus circonspects face à ses dépenses massives. L’action a chuté de 0,2 % après l’annonce des plans d’investissement.

A la conquête de la “Génération Z” sur ses terrains

Pas de quoi décourager le géant des studios hollywoodiens qui connaît un été à succès avec le film de superhéros irrévérencieux “Deadpool & Wolverine”. Il devrait dépasser le milliard de dollars au box-office mondial ce week-end. Asad Ayaz, directeur de la marque, attribue une grande partie de ce succès fulgurant à Ryan Reynolds et Hugh Jackman.

Les deux stars repoussent les limites du marketing traditionnel. Ils sont apparus, dans la peau de leurs personnages, dans le clip de “Chk Chk Book”, une chanson du groupe de pop coréenne Stray Kids, et ont participé à un concours de cuisine sur YouTube avec Gordon Ramsay et sa fille de 22 ans. Une aubaine quand on sait que la génération Z, qui a entre 12 et 27 ans environ, est particulièrement difficile à toucher pour Hollywood et les studios. Mais les apparitions inhabituelles ont plus de chances d’être vues par les jeunes spectateurs, qui prêtent le plus d’attention à leurs smartphones, aux réseaux sociaux et aux influenceurs de YouTube.

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L’accent est donc mis sur la création de contenus insolites qui se répandent rapidement en ligne. Et alors que les experts craignaient que de nombreux spectateurs ne filment illégalement des extraits en salle pour les diffuser sur les réseaux, Disney a mis des clips personnalisés directement à disposition des créateurs de TikTok et YouTube pour qu’ils créent des contenus sur le film.

On notera néanmoins que Disney n’a pas le monopole de cette méthode de marketing. L’année dernière, le studio rival Warner a construit une véritable “Malibu DreamHouse” (Maison de rêve à Malibu) pour promouvoir “Barbie”, qui a fait un tabac après avoir été mise en location sur Airbnb.

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