Difficultés économiques, concurrence, luxe et fast fashion… quels sont les défis pour le secteur de la mode ?
Les entreprises de mode seront confrontées à des difficultés économiques, à des changements technologiques et à un paysage concurrentiel en évolution en 2024.
Le secteur de la mode connait des difficultés depuis quelques années mais il démontre chaque année sa résilience. En 2022, le secteur a quasiment égalé le bénéfice économique record de 2021, selon le McKinsey Global Fashion Index. Faisant écho à la tendance de l’année précédente, le secteur du luxe a surperformé, avec une hausse de 36 % des bénéfices économiques qui a compensé la faiblesse des autres segments. En 2023, l’industrie a été confrontée à des défis de plus en plus profonds. Sur une base régionale, l’Europe et les États-Unis ont connu une croissance lente tout au long de l’année, tandis que la bonne performance initiale de la Chine s’est estompée au second semestre. Même le luxe a commencé à ressentir les effets d’une demande plus faible dans la dernière partie de l’année.
Instabilité géopolitique
Cette année est caractérisée par l’incertitude pour les dirigeants du secteur, reflétant la perspective d’une croissance économique modérée, d’une inflation persistante et d’une faible confiance des consommateurs. Selon l’analyse des prévisions de mode réalisée par McKinsey, l’industrie mondiale affichera une croissance du chiffre d’affaires de 2 à 4% en 2024, avec des variations régionales et nationales. A nouveau, le luxe devrait générer la plus grande part des bénéfices économiques.
Pour l’industrie, l’instabilité géopolitique est vue comme le principal risque pour la croissance, notamment avec les conflits en Europe et au Moyen-Orient et les relations internationales tendues ailleurs. Il existe néanmoins des exceptions géographiques qui peuvent être rassurantes. Par exemple la confiance des consommateurs en Inde a atteint son plus haut niveau depuis quatre ans en septembre 2023.
Concurrence
Autre élément qui perturbe le secteur : la concurrence accrue dans le domaine de la fast fashion qui s’annonce plus féroce que jamais. Les challengers, menés par Shein et Temu, proposent de nouvelles tactiques en matière de prix, d’expérience client et de rapidité. Pour les autres acteurs, les tactiques de réduction des coûts étant pratiquement épuisées, les entreprises peuvent se concentrer sur la croissance des ventes, soutenues par de nouvelles stratégies de prix et de promotion.
D’autre défis attendent le secteur comme la durabilité – l’ère de l’autorégulation de l’industrie de la mode touche à sa fin – ainsi que l’intégration de nouvelles technologies. Pour capturer de la valeur, les acteurs de la mode devront aller plus loin que l’automatisation et explorer le potentiel de la génération IA.
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