Delhaize : une proposition à 40 millions qui ne suffit toujours pas
Delhaize propose un plan à 40 millions d’euros, sous forme de primes accordées aux employés dans le cadre de son projet de franchisation de ses magasins intégrés. Loin d’être satisfaisant pour les syndicats.
Après de nombreuses réunions entre syndicats et direction, sous l’égide du facilitateur Robert Tollet, le distributeur Delhaize a fait des concessions supplémentaires, qui ne trouvent cependant pas (encore) grâce aux yeux des syndicats. Decryptage.
Ce qu’il y a de nouveau sur la table
Le montant du plan est estimé à 40 millions d’euros selon la presse flamande. Celui-ci se divise sous forme de nouvelles garanties, primes et autres mesures d’accompagnement. L’ensemble de ces montants est brut.
La prime de transition sera accordée aux membres du personnel qui rejoindront un indépendant franchisé. Le montant de celle-ci est de 1.500 euros, assortie de 125 euros supplémentaires par année travaillée (contre 100 euros auparavant). L’ancienneté moyenne chez Delhaize étant de 18 ans, l’employé moyen recevra donc 3.750 euros. Pour prétendre à cette prime, la condition d’être en activité 13 semaines avant le passage sous franchise reste valable.
Une autre indemnité unique de 145 euros sera également accordée en contrepartie de la suppression d’une prime sectorielle.
Une prime unique de 10.000 euros sera accordée aux employés qui prennent une retraite anticipée à partir de 62 ans. Cela pourrait concerner jusqu’à 800 travailleurs sur les 9.000 concernés par le plan de franchisation.
Pourquoi ça bloque ?
Jusqu’à récemment, les syndicats insistaient sur trois revendications majeures : le retrait du projet de franchiser 128 magasins, un plan social dans le cadre de la loi Renault pour le personnel souhaitant partir et des garanties sur la représentation syndicale dans les supermarchés franchisés.
“Dire que nous n’avons rien serait mentir, mais ce n’est rien de substantiel. On se débarrasse des 62 ans et plus, tout ça pour une prime de 10.000 euros brut. C’est dire aux gens partez et nous, ça ne nous coûte pas trop cher. Cela va permettre de revendre les magasins plus facilement“, a réagi Myriam Delmee, présidente du Setca, auprès de Belga.
“Ce que la direction propose, ce sont des mesures qui l’arrangent, elle, (comme la) prime à l’encouragement à partir à la pension, qui est une manière de se débarrasser des membres du personnel plus âgés et de faciliter ‘la vente’ des magasins”, ajoute Myriam Djegham, secrétaire nationale de la CNE.
Les syndicats ont rappelé leurs priorités à savoir “un plan social qui permette à tous les travailleurs de sortir de l’entreprise avec ce à quoi il a droit, c’est-à-dire son passif social, a minima son indemnité de rupture”.
Encore possible ?
Le distributeur a fait savoir qu’il ne souhaitait pas réagir après le refus des membres des syndicats libéral et socialistes. La direction avait cependant déjà communiqué qu’il s’agissait de sa proposition finale.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici