De la mini à la jeune entreprise: stimuler l’esprit d’entreprendre

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Avec son dispositif Générations entreprenantes, la Sowalfin soutient la jeunesse en l’aidant à entreprendre. Illustration avec l’ASBL Les Jeunes Entreprises qui vient de récompenser les Mini-Entreprises et “Young Enterprise Project” pour 2021.

Il n’est jamais trop tôt pour entreprendre. Aujourd’hui plus que jamais, l’économie a besoin d’initiatives de toutes sortes afin de contribuer à la création de richesse dans notre pays. Une richesse qui peut revêtir différentes formes, englobant également de plus en plus des aspects environnementaux et sociétaux. Encore faut-il révéler et développer ce potentiel entrepreneurial chez les jeunes. C’est ici qu’entre en jeu Les Jeunes Entreprises (LJE), ASBL dont l’objectif est de stimuler l’esprit d’entreprendre chez les 8-25 ans.

3600 jeunes

ont suivi les programmes Mini-Entreprise et Young Enterprise Project en 2021.

Construire des ponts

LJE a été créée en 1977 en Belgique (le concept est né en 1919 aux Etats-Unis) et développe des programmes dans l’enseignement qui s’appuient sur la méthode du learning by doing. En d’autres termes, apprendre dans et par l’action en plaçant l’expérience au centre des apprentissages. “Le coeur de ce que nous proposons au travers de nos différents programmes est le développement des compétences entrepreneuriales comme l’esprit d’équipe, la créativité, la confiance en soi, la persévérance, le sens des responsabilités, le sens de l’initiative, l’art de s’exprimer en public, la capacité à faire face à un problème, etc., détaille Thierry Villers, directeur de l’ASBL. Ce sont des compétences que les jeunes pourront exploiter s’ils créent leur entreprise mais également tout au long de leur vie, quel que soit leur avenir professionnel.”

Lien entre l’école et l’entreprise, LJE cherche également à donner aux jeunes, via une expérience pratique, le goût d’entreprendre. De nombreux professionnels issus du monde de l’entreprise apportent leur soutien et leur expertise par le biais de coaching, rencontres d’experts, séminaires, jurys lors des concours, accueil de jeunes dans les entreprises, etc. Les programmes sont adaptés aux différents niveaux de l’enseignement depuis le primaire jusqu’au supérieur en passant par deux programmes phares: la Mini-Entreprise et Young Enterprise Project (YEP). Au fil des années, le concept a conquis de plus en plus d’établissements tant en Wallonie qu’à Bruxelles, et a dépassé le cadre purement économique. “Certes, c’est souvent le professeur de sciences économiques qui y est le plus sensible, mais de plus en plus d’enseignants, notamment dans le domaine technique, s’intéressent à notre démarche”, ajoute Thierry Villers.

De la Mini-Entreprise au projet entrepreneurial

La Mini-Entreprise s’adresse aux étudiants de 5e, 6e, 7e secondaire (générale, technique, professionnelle). Dans ce programme, ils doivent assurer la création et la gestion d’une entreprise de petite taille en quelques mois, pendant l’année scolaire. “Cela permet aux mini-entrepreneurs de développer des compétences en occupant des postes clés dans les départements ressources humaines, financier, technique, commercial, souligne Thierry Villers. En s’essayant au management, à la publicité, au marketing, à la comptabilité, aux techniques de vente, etc., ils pourront avoir une approche non seulement du monde de l’entreprise mais également découvrir ce qui les intéresse plus particulièrement.”

S’adressant à l’enseignement supérieur, le YEP est un autre programme d’apprentissage de création d’entreprise à travers lequel des groupes de jeunes se lancent le défi de développer un projet innovant. Les participants étudient la faisabilité du projet avec l’appui de professionnels et d’experts du monde des affaires. Avec le YEP, les étudiants doivent présenter un plan d’affaires et leur projet peut être intégré dans le cours – c’est d’ailleurs souvent le cas. Certains de ces projets aboutissent même à terme à la création d’une véritable entreprise.

Aujourd’hui, les jeunes se posent davantage de questions. La quête de sens est une dimension plus affirmée.

Jena-Pierre Di Bartolomeo, Président (Sowalfin)

En 2021, la Mini-Entreprise a concerné 2.100 jeunes. Young Enterprise Project, 1.500. Des programmes qui sont soutenus par une série de sponsors et opérateurs. Parmis ceux-ci: la Société wallonne de financement et de garantie des PME (Sowalfin) qui, avec Générations Entreprenantes, intervient directement sur le terrain. “Nous souhaitons susciter et améliorer l’esprit d’entreprendre en Région wallonne, explique Jean-Pierre Di Bartolomeo, président du comité de direction de la Sowalfin. Au-delà de l’entreprise, il s’agit vraiment de permettre au jeune de développer des soft skills complémentaires aux compétences techniques qu’il acquiert durant ses études. On ne parle pas seulement d’entrepren- dre mais également de s’entreprendre. Cela dépasse donc la création d’entreprise. Dans la crise que nous traversons, j’observe également que la quête de sens est une dimension plus affirmée. Aujourd’hui, les jeunes se posent davantage de ques- tions… Il faut enfin insister sur le rôle essentiel des enseignants dans la promotion et le développement de ces compétences entrepreneuriales.”

La Sowalfin dispose de six détachés pédagogiques qui accompagnent les jeunes sur le terrain et nouent des partenariats dans le but d’insuffler l’esprit d’entreprendre dans les établissements scolaires. Elle organise différentes activités telles que la gestion de projets ou d’entreprises fictives ou réelles, présente des témoignages inspirants ou dispense des cours en entrepreneuriat. “Nous avons aussi mis en place Badg’ee, un outil de valorisation de compétences entrepreneuriales, ajoute Cessidia Pacella, conseillère Esprit d’Entreprendre à la Sowalfin. Cette plateforme (www.badgee.net) s’adresse à tous les jeunes qui souhaitent entreprendre ou développer ces compétences. Ils pourront notamment y créer un C.V. entrepreneurial qui reprend les formations suivies et les compétences acquises.”

Doudoune écoresponsable…

Partenaire de LJE, la Sowalfin a participé la semaine dernière à la remise des prix Mini-Entreprise et YEP pour 2021. Lors de cette cérémonie, elle a décerné deux Sowalfin Entrepreneurship Award. D’une part, elle a récompensé dans le cadre du YEP le projet Astuvu de la Haute Ecole Charlemagne à Huy, qui s’est lancée dans la conception et la vente d’une doudoune écoresponsable. D’autre part, pour les Mini-Entreprises, elle a décerné son prix au projet Cork’It du Collège Saint-Remacle de Stavelot qui réalise et commercialise des produits en liège.

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