David Lloyd va ouvrir un 3e club à Sterrebeek : “Nous pouvons augmenter les revenus de nos installations”
Après Uccle et Anvers, le groupe britannique inaugurera l’été prochain sa troisième implantation belge sur le site de l’ancien hippodrome de Sterrebeek. Le contexte économique compliqué n’a pas entravé la stratégie d’investissement. Plus de 5 millions d’euros seront d’ailleurs investis à Uccle en 2023 alors que l’ouverture de nouveaux clubs reste à l’ordre du jour.
Après avoir traversé une sérieuse période de turbulences pendant la période covid, le groupe britannique David Lloyd redresse la tête. Ses deux clubs sportifs haut de gamme présents en Belgique sont en passe de retrouver le même nombre d’abonnés que début 2020, soit juste avant la pandémie. C’est déjà le cas à Uccle où 6.000 membres transpirent à nouveau. Ce devrait l’être d’ici décembre à Anvers, où il est plus compliqué d’atteindre à nouveau la barre des 4.000 inscrits. “Nous avons perdu 15% de nos membres après le covid, explique Stéphane Rutté, le responsable du développement européen de David Lloyd, attablé au club-house du site ucclois. L’impact a donc été important pour nous. Financièrement, cela a été une passe difficile puisque nous sommes restés fermés de longs mois. Nous n’avons pas encore retrouvé la profitabilité de 2019, mais elle est espérée pour ce dernier trimestre. Quant aux membres, ils ont pris un peu de temps avant de retrouver le chemin de nos deux clubs. Je suis toutefois pleinement rassuré. Notre concept familial haut de gamme a tout son sens. D’autant plus que les gens se sont rendu compte qu’ils devaient prendre du temps pour eux et que le sport est essentiel pour la santé. Il faudrait d’ailleurs inciter les entreprises à inclure des abonnements dans le package salarial de leurs employés. Cela se fait en Angleterre. L’importance du sport dans le bien-être d’un collaborateur n’est pas suffisamment prise en compte en Belgique.”
Nous visons les familles dont les deux parents travaillent et qui souhaitent rentabiliser leur temps dans un cadre agréable.” – STÉPHANE RUTTÉ, RESPONSABLE DU DÉVELOPPEMENT EUROPÉEN
Renfloué par ses actionnaires anglais, le David Lloyd reprend donc désormais le chemin de la croissance. Elle passera essentiellement par l’ouverture de nouveaux clubs en Europe. “Nous pouvons encore quelque peu augmenter les revenus de nos installations en Belgique, estime Stéphane Rutté. Mais l’idée est avant tout de maintenir un service de qualité et de proposer des équipements de pointe plutôt que de gonfler à tout prix notre nombre de membres.” Les ambitions européennes sont en tout cas grandes. Des clubs ont été ouverts ces derniers mois à Madrid, Genève, Modène et en Allemagne. David Lloyd en compte aujourd’hui 126. Et espère en ouvrir une vingtaine d’ici cinq ans.
Une zone de chalandise de 150.000 habitants
En Belgique, terrain de jeu historique de Stéphane Rutté, on vient par contre d’apprendre que le troisième club belge ouvrira l’été prochain à Sterrebeek, au plus tard le 1er septembre, avec 18 mois de retard. Le promoteur Urbion SP, qui a piloté l’ensemble de la reconversion de l’ancien hippodrome en un quartier résidentiel de 250 logements (maisons et appartements, tous vendus et habités) et en un golf de 85 hectares (The National, avec 1.000 membres), a enfin réglé ses différends avec quelques riverains. Le troisième volet de cet important projet est au stade du gros oeuvre. On y retrouvera un bâtiment de trois étages (4.800 m2) dessiné par le bureau d’architecture londonien WATG et construit à côté du club-house du golf. Piscines intérieure et extérieure, spa, restaurant, salles de réunion, crèche ou encore hall omnisport sont prévus. La localisation des courts de tennis (trois couverts et trois extérieurs) et des terrains de padel doit par contre encore être définie. “Il reste quelques détails à peaufiner mais ce nouveau club sera vraiment magnifique, au coeur d’un des trois meilleurs golfs de Belgique et d’un projet résidentiel de qualité (Sterea, Ndlr), détaille celui qui a fondé les Jeux d’Hiver et la chaîne Sushi Factory. C’est la concrétisation d’un dossier long de six ans. Cela fait en tout cas longtemps que je veux ouvrir un club dans l’est de Bruxelles. Il y a une vraie demande dans la région. Et c’est win-win car ce type de projet est un pôle d’attractivité qui apporte une vraie valeur ajoutée au quartier. Même sur le plan immobilier.”
Le groupe David Lloyd ne sera en tout cas pas impacté par la hausse des prix des matériaux de construction puisqu’il sera locataire via un bail emphytéotique de 35 ans signé avant le covid. La stratégie habituelle du groupe est en effet de ne pas être propriétaire des murs de ses clubs afin de dégager davantage de moyens pour ouvrir de nouvelles implantations. “Sterrebeek est vraiment idéalement situé, à cinq minutes de Woluwe, proche de Tervueren, à 15 minutes de Louvain. La zone de chalandise répond à nos critères qui est d’avoir au moins 150.000 habitants bénéficiant d’un pouvoir d’achat supérieur à la moyenne (comptez 140 à 200 euros de cotisation mensuelle pour un adulte, 40 à 60 euros pour un enfant, hors droit d’entrée fixé à 400 euros par adulte, Ndlr), accessible à moins de 15 minutes en voiture. Les analyses socioéconomiques et démographiques le confirment. Nous visons les familles dont les deux parents travaillent et qui souhaitent rentabiliser leur temps dans un cadre agréable.” A terme, on devrait en tout cas y retrouver de 4.000 à 5.000 membres. Les préinscriptions seront lancées en janvier 2023, avec des tarifs préférentiels dans un premier temps et une exemption des droits d’inscription. Le remplissage d’un club met en moyenne de deux à trois ans. Une soixantaine d’emplois seront créés.
La salle du B19 devient la Club Room
Cette ouverture à Sterrebeek ne marque en tout cas pas la fin des ambitions belges. De nouveaux clubs sont à l’étude à Gand et au nord de Bruxelles. “Ce sont deux zones de chalandise à fort potentiel, avec une densité de population suffisante. Mais rien ne presse, il faut saisir les bonnes opportunités.” D’ici là, le David Lloyd se concentrera sur de nouveaux projets en Belgique. Cinq millions seront notamment investis dans le club ucclois en 2023. Et ce, pour effectuer d’importants travaux de rénovation. Le spa sera entièrement transformé, de même que les douches et les vestiaires alors qu’une nouvelle crèche sera aménagée. Le matériel sportif sera renouvelé en tenant notamment compte des nouvelles orientations digitales. “Nous avons aussi mis la main sur la salle d’événements du B19, ce qui va nous offrir de nouvelles possibilités. On va disposer de 1.000 m2 supplémentaires. A l’étage, on retrouvera le Club Room du David Lloyd, un espace dédié à de l’événementiel, des séminaires et du business, alors que le rez sera dédié au kids club. Des collaborations avec le club B19 seront prévues une fois par mois.” Une occupation prise via une emphytéose de 25 ans, les murs du B19 restant la propriété de la famille Bogaerts.
Enfin, relevons que dans le contexte économique actuel, une hausse des tarifs du club de sport est devenue inévitable. “Nos clubs sont très énergivores. Nous ne pouvons pas diminuer la température de la piscine, par exemple. La hausse de 12% des coûts du personnel et des frais d’énergie devra malheureusement bien se répercuter sur le prix des abonnements. On entrevoit donc une hausse de 8 à 10% à partir de janvier prochain. Le David Lloyd s’est en tout cas engagé à avoir des clubs neutres en carbone en 2030.”
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