“Dans la presse ce jour-là…”: vieux journaux cherchent repreneur

Christian Cauchie et Stéphane Mauroy
Christian Cauchie et Stéphane Mauroy . © D.R.
Frederic Brebant Journaliste Trends-Tendances  

A la tête d’une impressionnante collection de quotidiens et d’hebdomadaires, les créateurs du concept «Dans la presse ce jour-là…» cherchent aujourd’hui un repreneur pour leur entreprise bruxelloise. Le papier serait-il définitivement condamné? C’est tout le contraire!

«Dans la presse ce jour-là…» La formule séduit ceux qui connaissent déjà le produit. Pour les autres, c’est une surprise qui, généralement, fait mouche. Un cadeau d’anniversaire dont l’originalité se résume à un journal paru le jour de la naissance de la personne que l’on veut fêter. Un véritable exemplaire papier d’un titre de presse paru il y a 32 ans, 48 ans, 75 ans voire même 100 ans, parfaitement intact, et présenté dans une pochette personnalisée. Un quotidien comme Le Soir, La Libre, Het Volk, Le Figaro… qui peut aussi s’accompagner d’un hebdomadaire (Paris Match, Jours de France, Lui…) selon les disponibilités en stock, histoire de multiplier les plaisirs. Car avec ce type de cadeau décalé, on peut facilement dépasser le stade de la célébration de la naissance d’un individu : on peut aussi fêter un anniversaire de mariage ou le début d’une carrière, pour le prix d’un bouquet de fleurs.

Poursuivre l’aventure

Lancé à Bruxelles par Christian Cauchie et Stéphane Mauroy dans les années 1980 , le concept «Dans la presse ce jour-là…» a fait ses preuves durant quatre décennies, mais aujourd’hui les deux fondateurs cherchent un repreneur. Non pas que leur entreprise «papier» soit en difficulté – que du contraire ! – mais ils sont tout simplement fatigués. Agés respectivement de 60 et 67 ans, les deux complices ont écrit une belle histoire qu’ils aimeraient voir perdurer, en distillant volontiers leurs conseils et leur expérience à leur successeur.

«Nos enfants respectifs ont choisi d’autres voies professionnelles, confie Christian Cauchie, et nous voulons aujourd’hui transmettre la société à une ou plusieurs personnes qui pourraient la développer car le potentiel de croissance est réel, notamment avec l’expansion vers de nouveaux marchés». Ces amoureux des vieux journaux ne se sont en effet pas limités aux seuls titres de la presse belge et possèdent également de nombreux quotidiens et hebdomadaires récupérés en France, en Italie, aux Pays-Bas, en Suisse et au Royaume-Uni. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de 1,7 million de références qu’ils peuvent ainsi proposer à une clientèle désireuse d’offrir LE cadeau original. Et au passage, ils rappellent que d’innombrables journaux dorment encore dans d’autres pays…

Toucher le monde

D’abord présenté comme une boutique de souvenirs imprimés, l’entreprise «Dans la presse ce jour-là…» a su paradoxalement évoluer avec son temps pour non seulement affiner son business model, mais surtout sortir des frontières de la Belgique. Le magasin de vieux journaux s’est transformé en un site d’e-commerce www.cadeauretro.com qui permet à n’importe quel citoyen du monde de commander l’exemplaire convoité de sa date de naissance, parmi une longue liste de quotidiens et d’hebdomadaires de six pays européens.

Mais à l’heure du «tout numérique», l’avenir de ce produit papier n’est-il tout simplement pas condamné? «Détrompez-vous, répond Christian Cauchie. Aujourd’hui, les gens sont très attirés par le vintage et le genre de cadeau que nous proposons procure en outre beaucoup d’émotion. C’est notre principal atout : nous valorisons un produit de récupération qui se raccroche à une date précise, donc à quelque chose de très personnel, que l’on présente dans une jolie pochette personnalisée. Et je vous l’assure : j’en ai déjà vu pleurer!»

Le retour en grâce du disque vinyle (et plus récemment de la cassette audio) témoigne en effet de ce nouvel attrait pour ce que l’on considère parfois, à tort, comme de simples «vieilleries».

Deux en un

A la tête d’un «monopole en Belgique» avec leur entreprise singulière, Christian Cauchie et Stéphane Mauroy espèrent désormais transmettre «Dans la presse, ce jour-là…» à un repreneur pour voir leur bébé grandir et conquérir de nouveaux marchés. Les deux hommes disposent d’un important stock de journaux qu’ils évaluent à 400.000 euros et d’un grand bâtiment situé rue des Commerçants, au centre de Bruxelles, d’une valeur de 1,4 million d’euros. Un immeuble qu’ils aimeraient céder, dans le scénario idéal, avec leur collection originale.

Il ne leur reste plus à présent qu’à trouver l’authentique amoureux de papier…

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