Cowboy passe sous le contrôle du français ReBirth dans une opération de sauvetage financier

chaine montage vélo cowboy
Les vélos Cowboy étaient déjà assemblés sur des sites de production français . © Cowboy
Vincent Genot
Vincent Genot Coordinateur online news

Le fabricant bruxellois de vélos électriques Cowboy rejoint le portefeuille du groupe français après une restructuration complète de sa dette.

Longtemps présentée comme l’Apple du vélo électrique urbain connecté, l’entreprise bruxelloise Cowboy change de mains. Le groupe français ReBirth Group Holding SA, connu pour détenir des marques historiques comme Peugeot Cycles, Gitane et Solex, prend le contrôle majoritaire de la société dans le cadre d’une opération combinant recapitalisation et restructuration financière.

La transaction comprend plusieurs volets financiers avec un apport en capital de 15 millions d’euros (dont une partie provient du réinvestissement des actionnaires existants), la conversion de dettes historiques en fonds propres, et un accord de restructuration avec le principal prêteur de Cowboy. L’ensemble vise à assainir le bilan de l’entreprise, qui rencontrait des difficultés opérationnelles et financières depuis un certain temps. Selon le communiqué de l’entreprise, les nouveaux fonds seront déployés progressivement, avec pour priorité immédiate la relance de la production et la reprise des livraisons de pièces détachées.  Les actionnaires existants de Cowboy, incluant des investisseurs institutionnels et une communauté d’investisseurs particuliers via Crowdcube, ont massivement approuvé l’opération, acceptant de fait une dilution significative de leur participation.

Un rapprochement industriel stratégique

Pour ReBirth Group, l’acquisition de Cowboy représente une entrée dans le segment premium des vélos électriques urbains connectés, complétant un portefeuille jusqu’ici axé sur des marques traditionnelles. Le groupe apporte ses capacités industrielles avec ses sites de production français (où les vélos Cowboy étaient déjà assemblés), chaîne d’approvisionnement établie et réseau de distribution physique comprenant 95 magasins Oxygen, 10 magasins Ovelo et 500 revendeurs indépendants. De son côté, Cowboy intègre au groupe ses atouts technologiques avec sa plateforme logicielle connectée, son expertise en design et une communauté revendiquée de plus de 80 000 utilisateurs. ReBirth prévoit d’ailleurs de déployer les outils numériques de Cowboy sur ses autres marques, créant des synergies technologiques au sein du portefeuille.

La production doit redémarrer “début 2026” avec un objectif de plus de 1 500 vélos en janvier pour résorber un carnet de commandes en attente. Les clients qui attendent leurs vélos recevront prochainement des délais de livraison actualisés. Pour les nouveaux acheteurs, des délais “plus courts et plus compétitifs” sont annoncés à partir du printemps 2026. La France, actuellement quatrième marché de Cowboy, devrait devenir une priorité stratégique grâce au réseau de distribution de ReBirth, avec l’ouverture de nouveaux points de vente dans les grandes villes.

Changement de gouvernance et départ du fondateur

La transaction s’accompagne d’un changement à la direction. Adrien Roose, fondateur et ancien CEO, a quitté l’entreprise après avoir accompagné la période de transition. L’équipe dirigeante de Cowboy travaille désormais sous la supervision de la direction de ReBirth Group, menée par Grégory Trébaol. Le communiqué explique cependant que « Cowboy continuera d’opérer de manière indépendante depuis son siège de Bruxelles, en conservant ses équipes internes de design, d’ingénierie et de développement logiciel ». Selon les derniers états financiers, Cowboy SA comptait encore 57 équivalents temps plein en Belgique en 2024. Contacté pour connaitre le futur de ces emplois, la société précise que pour le moment, il n’y a rien de plus à ajouter concernant les effectifs en Belgique.

L’opération intervient dans un contexte difficile pour le secteur des vélos électriques en Europe, marqué par un ralentissement post-COVID de la demande et une concurrence accrue. Plusieurs acteurs ont rencontré des difficultés financières ces dernières années. Pour Cowboy, l’objectif affiché est de retrouver une rentabilité durable grâce à l’intégration verticale avec ReBirth, permettant de mieux contrôler les coûts de production et d’améliorer les marges. Le succès de cette stratégie dépendra de la capacité à maintenir l’identité premium de la marque tout en bénéficiant des économies d’échelle du groupe. La capacité à rétablir la confiance des clients, mise à mal par les retards de livraison et le programme de rappel mentionné, constituera également un enjeu majeur pour cette nouvelle phase.

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