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Covid-19: et si on nous imposait aussi le temps de cuisson de la dinde ?

Lire la chronique d' Amid Faljaoui Amid Faljaoui, directeur des magazines francophones de Roularta.

Drôle de fin d’année, selon que l’on porte son regard ici ou là, on peut être à la fois irrité, positivement étonné ou inquiet.

Irrité, parce qu’on le voit bien en Belgique ou en France, le discours de nos dirigeants vise à nous culpabiliser. Si les chiffres ne s’améliorent pas, c’est de notre faute, à cause de notre comportement d’enfants non dociles. On oublie juste de rappeler qu’un virus se propage plus vite en hiver et que c’est le cas partout y compris en Allemagne où les citoyens sont supposés être plus rigoureux.

Covid-19 : et si on nous imposait aussi le temps de cuisson de la dinde ?

Donc, on nous menace de ceci ou de cela, et comme l’écrivait un commentateur quelque peu ironique, à l’allure où ça va, le gouvernement nous imposera bientôt aussi le temps de cuisson pour la dinde de Noël.

L’étonnement positif vient, lui, de l’Europe qui s’est mise enfin d’accord sur ce plan de relance. La Belgique semble être prête à profiter de la manne européenne pour relancer son économie. Comme vous le savez notre pays aura droit à 5.15 milliards d’euros. Mais, quand on compile tous les projets de la Flandre, de Bruxelles, et de la Wallonie, on arrive à un montant de plus de 20 milliards d’euros.

Autrement dit, nous allons devoir nettoyer et faire le tri pour proposer à l’Europe des projets qui rentrent dans l’enveloppe de 5 milliards. Le boulot de sélection ne sera pas simple car la Flandre a déjà indiqué qu’elle estimait qu’elle avait droit à 3 milliards de ce gâteau de 5 milliards. Donc, Thomas Dermine, le jeune secrétaire d’Etat, n’aura pas un boulot simple du haut de ses 34 ans pour faire ce tri de la manière la plus efficace possible.

Le bonus, la prime, vous l’appelez comme vous voulez, il faudra l’oublier pour cette année.

Et puis, j’en viens au troisième sentiment ; l’inquiétude. Cette fois, l’inquiétude ne vient pas des indépendants, du secteur Horeca ou du secteur de l’événementiel, mais des salariés, plus précisément des commerciaux et des managers. Personne n’y avait pensé quand a éclaté cette crise, mais selon le cabinet Eight Advisory, 43 % des employés ont droit à une rémunération variable. Cette rémunération variable peut représenter de 5 à 30% de la rémunération globale dans certains cas. Ben, le bonus, la prime, vous l’appelez comme vous voulez, il faudra l’oublier pour cette année. Car, comme les objectifs sont définis en début d’année, soit avant l’arrivée de la pandémie, les objectifs financiers ne seront pas rencontrés vu que la plupart des entreprises ont connu une baisse de leur chiffre d’affaires. Donc, oui, les commerciaux vont connaitre une baisse de leur pouvoir d’achat en 2021. Il a beau être représenté avec une couleur rouge, ce virus n’est pas de gauche ni de droite, il frappe tout le monde.

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