Coufran : 70 ans chez Colruyt

En 1961, Albert Versnick, récemment engagé comme premier acheteur vin Colruyt, a conclu un partenariat avec Albert Bichot, une maison de négoce des vins de Bourgogne aujourd’hui quasi bicentenaire.

Les vins de Bichot n’ont jamais disparu de l’offre de la famille Colruyt. Mais le record de longévité appartient à la famille Miailhe et au Château Coufran. Un bordeaux Haut-Médoc de toute bonne facture (15,95 euros actuellement pour son millésime 2018) surnommé le Pomerol du Médoc en raison de son encépagement très majoritairement centré sur le merlot (85 %). Coufran a fait son entrée chez Colruyt au début des années 1950 !

“Je suis né en 1950, sourit Eric Miailhe, le patriarche de la famille. Mon papa Jean a entamé la collaboration avec Colruyt dans ces eaux-là. A la base, Coufran faisait partie de l’offre de Block, une centrale belge d’achats aujourd’hui disparue. Elle ne faisait pas que du vin mais le vin était son cheval de bataille. Rapidement, Colruyt est devenu, pour nous au sein des clients de Block, un partenaire très important. Tant et si bien qu’on a décidé, au début des années 1980, de passer en direct et de leur donner l’exclusivité pour le marché belge.”

Depuis les années 1950, ­Coufran n’a jamais quitté l’offre de Colruyt. Aujourd’hui, c’est un atout majeur dans le portefeuille bordelais du distributeur, portefeuille le plus important du rayon vins. Dans sa gamme de prix, Coufran réalise des ventes quatre à cinq fois supérieures à son premier concurrent bordelais. Autant dire que Colruyt a autant besoin de Coufran que Coufran a besoin de Colruyt qui est son plus grand acheteur.

Le secret d’une telle longévité?

“Il faut avoir affaire à un distributeur qui n’est pas un sauvage, sourit Eric Miailhe, et qui est respectueux des familles viticultrices. En France, il n’y en a plus beaucoup. Colruyt est de ceux-là. A l’époque, mon papa était reçu par monsieur Colruyt en personne et pas un employé. Nous, nous ne sommes pas une banque ni une compagnie d’assurances mais une simple famille, certes avec des défauts, mais la fidélité, le savoir-faire et le respect du client font partie de nos valeurs. Il faut être deux pour danser le tango. Et avec Colruyt, c’est le cas.”

Coufran était présent en France chez Casino depuis 70 ans aussi. Aujourd’hui, avec les problèmes du groupe et la revente des supermarchés, les commandes de Coufran ont cessé. Heureusement, la famille continue son partenariat avec Monoprix, une autre marque du groupe Casino appelée, elle, à poursuivre son développement.

“Nous y sommes depuis 40 ans, conclut Eric Miailhe. On y retrouve la même démarche que celles des trois acheteurs Colruyt qui se sont succédé : le respect de la parole donnée, le suivi et le support mutuels et la capacité, dans toutes les circonstances, à se montrer raisonnables envers l’autre. Vous savez, Coufran contrôle sa distribution et gère son stock. Cela demande de la trésorerie mais cela nous a permis pendant toutes ces années de ne jamais trahir l’exclusivité accordée à Colruyt.”

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