Coronavirus: les trains de fret font de la résistance
Si les trains de passagers sont devenus rares, ceux de marchandises continuent à rouler. Plutôt bien, même si le trafic a reculé avec la fermeture de certaines usines et magasins. Ils captent une partie du trafic camions.
“Nous constatons une diminution de 15 à 20%” observe Geert Pauwels, CEO de Lineas, le premier opérateur de trains de fret en Belgique (ex SNCB Logistics), “un chiffre qui peut encore augmenter dans les semaines à venir.”
Un report de la route vers le rail
Les incertitudes sur le transport routier expliquent en partie ce recul encore modéré, compte tenu de la situation exceptionnelle de la crise du coronavirus. Certains clients “recherchent d’autres solutions car le transport routier devient de plus en plus difficile.” Pourtant les frontières ne sont nullement fermées aux camions, comme elles restent ouvertes aux trains de fret.
Lineas s’est organisé pour rassurer le personnel face aux risques de l’épidémie du coronavirus. “Nous avons introduit des mesures de sécurité et santé additionnels pour nos collègues sur le terrain et les autres collègues, quand c’est possible, travaillent de la maison” précise Geert Pauwels. “Le fret ferroviaire joue un rôle clé pour surmonter cette crise de la santé et le sera encore plus pour relancer notre économie une fois que tout cela sera terminé” avance-t-il.
Annuler les redevances d’accès au rail ?
Comme d’autres secteur, le groupe Lineas fait des demandes au gouvernement pour l’aider à passer la crise, par exemple “annuler les redevances d’accès aux voies en 2020.” Ces péages sont payés à Infrabel, qui gère le réseau ferroviaire belge.
Geert Pauwels remet sur la table une demande antérieure à la crise, d’une réduction “d’au moins 50% à partir de l’année prochaine” de ces redevances, pour encourager un transfert du fret de la route vers le rail. “Cette mesure a été prise par, entre autres, les Pays-Bas et l’Allemagne, avec un impact positif prouvé” continue le CEO de Lineas. “Nous demandons les mêmes mesures que les pays voisins.”
Geert Pauwels est parvenu à rentabiliser l’activité de Lineas, en qui n’a jamais été bénéficiaire au temps de la SNCB, mais elle devrait souffrir de la crise.
Sur l’exercice 2019, clôturé fin juin 2019, il a enregistré un chiffre d’affaires de 494 millions d’euros, en progression de 8%. Le groupe emploie 2142 personnes. Le groupe est contrôlé par un fonds européen, Argos Wityu, et 10% sont encore entre les mains de la SNCB.
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