Comment les entreprises belges viennent en aide aux Ukrainiens
Au-delà des décisions politiques et des sanctions financières à l’égard de la Russie, les entreprises belges multiplient les actions de solidarité envers l’Ukraine. Elles vont de l’aide logistique chez Proximus à une offre de train gratuite pour les réfugiés à la SNCB, en passant par des dons et des actions plus symboliques. Tour d’horizon non exhaustif.
Les entreprises belges sont nombreuses à se mobiliser pour apporter leur pierre à l’édifice dans l’élan de solidarité qui se crée envers les Ukrainiens. Solvay par exemple, outre la suspension de ses opérations en Russie, a fait don d’un million d’euros à la Croix-Rouge belge et internationale via son Fonds de solidarité. Ce don sera employé afin de fournir un accès à l’eau potable, aux médicaments et aux équipements médicaux. Il permettra aussi de réparer les infrastructures vitales et d’améliorer les conditions de vie des familles, explique le groupe belge de chimie, qui précise encore s’être engagée à doubler les dons privés émanant de ses employés afin de répondre aux besoins humanitaires croissants.
“Nous soutenons tous nos employés, et particulièrement nos collègues en Ukraine et en Russie face à cette crise sans précédent. Nous leur fournirons tout le soutien nécessaire, y compris le maintien de leurs salaires et avantages et nous les remercions tous pour leur engagement et leur résistance“, déclare Ilham Kadri, CEO de Solvay. Et d’ajouter que la société est profondément émue par les pertes humaines et les souffrances en Ukraine. “La sécurité de nos collègues dans la région a été notre priorité absolue ces derniers jours et nous voulons aussi soutenir plus largement les efforts humanitaires, afin de soulager les souffrances de tous ceux qui sont affectés par cette crise.“
Mise à disposition de bâtiments
Pour Proximus, l’aide sera logistique, informe le quotidien Le Soir. Des bâtiments seront mis à la disposition des familles ukrainiennes qui arrivent en Belgique. Il s’agit notamment d’anciennes conciergeries qui seront réaménagées pour offrir un foyer équipé des commodités nécessaires, y compris des solutions télécom.
L’opérateur dit vouloir apporter son soutien au peuple ukrainien à travers différentes initiatives de solidarité. Une autre de ses actions sera d’offrir des cartes prépayées aux réfugiés ukrainiens avec plusieurs GB de données ainsi que des SMS et appels illimités en Belgique. “Il est essentiel de permettre à ces familles ukrainiennes de rester en contact avec leurs proches“, justifie l’opérateur. De plus, les limites de téléchargement pour l’Internet fixe seront supprimées pour les familles belges accueillant des réfugiés ukrainiens. L’opérateur soutient en outre des ONG au niveau de leurs besoins de connectivité. Finalement l’opérateur précise que ses collaborateurs qui souhaitant se porter volontaires au sein d’une ONG qui coordonne les élans de solidarité pour l’Ukraine pourront bénéficier de jours de congé spécifiques.
Data et SMS gratuits
Chez Proximus, la solidarité avec l’Ukraine se décline aussi de manière plus symbolique. L’entreprise de télécoms a ainsi habillé la passerelle qui relie les deux tours de son siège social bruxellois aux couleurs de l’Ukraine. Ou encore, la mention “Stop Invasion” apparue sur les smartphones de ses clients à l’endroit où se trouve normalement le nom du réseau Proximus. “Il s’agit d’une action symbolique et temporaire en solidarité avec la population ukrainienne“, explique l’opérateur. Une telle modification du nom du réseau a également été effectuée dans le passé. Pendant la pandémie de coronavirus par exemple, “Safe Together” avait été utilisé.
Depuis le début de la guerre, outre Proximus, d’autres opérateurs télécoms tels que Orange et Telenet (et sa filiale Base), ont rendu gratuits les appels sur les téléphones mobiles et fixes, ainsi que les SMS, vers et depuis l’Ukraine pour ses clients jusqu’à la fin du mois de mars. Les clients qui se trouvent en Ukraine (roaming) peuvent également communiquer gratuitement.
Un demi-million de cannettes d’eau
Autre grande société à se mobiliser : le groupe brassicole belgo-brésilien AB InBev. Le 24 février, l’activité au sein des brasseries du groupe en Ukraine avait été suspendue. “Nous restons en contact étroit avec nos 1 800 collègues en Ukraine et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les soutenir, eux et leurs familles, et assurer leur sécurité et leur bien-être autant que possible, a fait savoir Jason Warner, président de zone Europe chez AB InBev, par communiqué de presse. Nous comprenons de nos collègues que les situations aux frontières posent de nombreux défis, et nous voulons aider là où nous le pouvons.” Le brasseur AB InBev est très présent en Ukraine et en Russie avec au total, 14 brasseries et 5370 employés.
Dans le but d’aider aux frontières, AB InBev a rempli un camion avec un demi-million de canettes d’eau afin de les transporter vers des postes de contrôle en Pologne et en Moldavie, à la frontière avec l’Ukraine.
Des billets de train spéciaux gratuits pour les réfugiés
La SNCB ne veut pas être en reste. En collaboration avec d’autres compagnies ferroviaires européennes, dont la Deutsche Bahn (DB), la compagnie belge “souhaite exprimer sa solidarité en rendant le voyage des réfugiés ukrainiens aussi aisé et sûr que possible” (sic). Un billet spécial “Helpukraine” a donc été émis et leur permet de voyager gratuitement à travers l’Allemagne, en ce compris vers d’autres destinations, dont la Belgique où ils pourront profiter gratuitement de l’offre de train de la SNCB. “Les réfugiés d’Ukraine peuvent donc utiliser gratuitement tous les trains nationaux de la SNCB, souligne la compagnie ferroviaire, ainsi que ceux du trafic transfrontalier depuis/vers l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg et la France, sur présentation du billet DB “Helpukraine” et de leur passeport ou carte d’identité. “
Plus symbolique, la gare de Bruxelles-Central a été décorée en jaune et bleu en solidarité avec la population et les familles endeuillées.
Casques et lunettes thermiques
Et puis il y a les politiques qui taillent la route, comme Benoît Lutgen (cdH), bourgmestre de Bastogne, et Georges Dallemagne (cdH), député fédéral. A l’initiative de l’ASBL “Promote Ukraine”, qui a mis en place l’acheminement de matériel humanitaire vers l’Ukraine, les deux comparses se sont rendus à Lviv, une ville ukrainienne à quelques kilomètres de la frontière polonaise. Leur mission : livrer du matériel de protection pour les civils qui défendent le pays, mais aussi du matériel médical, des vêtements et des denrées alimentaires. Dans les colonnes de l’Echo, Benoit Lutgen avoue transporter des lunettes thermiques et des casques, “c’est à la limite de ce qui est autorisé, mais rien d’illégal.”
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