Comment collaborer entre freelances ?
Il arrive que les indépendants soient submergés de travail ou qu’ils décrochent une mission qui s’avère trop importante pour leur seule personne. Travailler de concert avec un autre freelance peut être une solution. Mais attention aux écueils.
Travailler en pool ou en collaboration avec d’autres freelances présente des avantages : il vous est loisible de travailler sur des missions plus importantes ou différentes en même temps, vous pouvez avoir accès à des connaissances et à une expertise dans des domaines que vous connaissez peut-être moins bien, vous pouvez apprendre les uns des autres et puis, bien sûr, il y a tout simplement l’aspect social, qui évitera à certains de déprimer seuls dans leur coin.
Sous-traitance
Une façon courante d’organiser cette coopération dans la pratique est la sous-traitance. Dans ce cas, vous êtes le contractant principal : vous êtes la personne qui a remporté le contrat et qui est le point de contact avec le client. Le freelance que vous avez engagé est alors le sous-traitant : il vous facture directement et, dans de nombreux cas, n’a aucun contact direct avec votre client.
Le contractant principal est responsable des sous-traitants, et est donc directement responsable devant le client.
“Ce système présente un gros inconvénient, déclare Tom Peeters, avocat et partenaire du cabinet GSJ Advocaten à Anvers. Le contractant principal est responsable des sous-traitants, et est donc directement responsable devant le client.” En d’autres termes, si votre sous-traitant ne respecte pas un délai ou ne prend pas très au sérieux la qualité du travail livré, le client peut se retourner contre vous pour les manquements ou les éventuels dommages.
Pour éviter ces problèmes, il est préférable de collaborer avec des freelances que vous connaissez bien et en qui vous avez confiance. Ou peut-être encore mieux, prévoir un contrat de collaboration lorsqu’il s’agit d’un grand projet. Vous pouvez y consigner noir sur blanc les accords sur les prix, les deadlines, les délais de préavis, les clauses de responsabilité, les accords de non-divulgation, etc. Il peut également être utile de fixer des conditions de paiement, en fixant des délais de paiement un peu plus longs que celles du client vous n’aurez pas à avancer les honoraires du freelance.
Co-traitance
Une deuxième façon de structurer une collaboration avec un autre freelance est le système de la co-traitance. Dans ce cas de figure, vous et un autre freelance prenez conjointement en charge une mission pour un client. Vous et votre partenaire concluez un accord de collaboration séparément et directement avec le client. “De cette manière, les responsabilités sont clairement réparties en cas de problème lors de l’exécution ou de la livraison des travaux”, explique Tom Peeters. L’inconvénient est que votre partenaire freelance facture directement le client, ce qui signifie que vous ne pouvez pas prendre de marge.
Par ailleurs, cette manière d’opérer est moins confortable pour le client qui doit engager plus d’efforts et de temps. Il doit en effet rédiger des accords de collaboration distincts pour vous et votre partenaire freelance, examiner les devis et traiter les factures.
L’association est un accord par lequel au moins deux personnes s’engagent à mettre en commun leurs contributions et à partager entre elles les recettes qui en résultent.
Association
L’association est une autre solution. Il s’agit d’un accord par lequel au moins deux personnes s’engagent à mettre en commun leurs contributions et à partager entre elles les recettes qui en résultent. Les conditions et les accords sont fixés dans un contrat d’association. “Dans ce cas, le client traitera dans la plupart des cas avec une seule personne de contact, précise Tom Peeters. Le client n’a pas non plus besoin de connaître les accords mutuels passés par les partenaires, par exemple en matière de rémunération.”
Il est préférable de conclure une association uniquement pour les collaborations à long terme. La création d’une association ne nécessite pas l’intervention d’un notaire. “Mais les associés d’une société sont solidairement et indéfiniment responsables des dettes de l’association, sauf accord contraire avec le client”, précise Tom Peeters.
Créer une société
La collaboration avec d’autres indépendants par le biais de la sous-traitance ou de la co-traitance peut également constituer une étape intermédiaire ou une sorte de période de test, afin de découvrir si la création d’une entreprise et l’embauche de personnel constituent une suite logique à votre carrière. Pour unir structurellement vos forces à celles d’un autre indépendant avec lequel vous travaillez depuis un certain temps, la création d’une société privée à responsabilité limitée (SPRL) est une option. “Etant donné qu’une SPRL n’exige plus de capital minimum, cette forme de société permet de travailler de manière très souple avec différentes catégories d’apports sur des projets communs”, indique Tom Peeters. La responsabilité limitée et le fait que vos revenus soient soumis à l’impôt sur les sociétés, plus avantageux que l’impôt sur le revenu des personnes physiques, constituent également un avantage appréciable de la SPRL.
La société coopérative ne nécessite pas non plus de capital de départ.
Dans certains cas, la création d’une société coopérative est également à envisager. Ce type de société ne nécessite pas non plus de capital de départ. Toutefois, un tel statut nécessite au moins trois partenaires (coopérateurs). Cette forme d’entreprise est particulièrement adaptée lorsque les partenaires élaborent des solutions à un problème social ou à un besoin commun. Les indépendants actifs dans le domaine de la transition énergétique, les spécialistes du secteur de l’agriculture et de l’horticulture ou les collaborateurs artistiques de projets culturels ne sont que quelques exemples d’indépendants pour lesquels la collaboration avec d’autres indépendants dans une société coopérative peut être une solution.
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