Colruyt ferme 6 magasins: suppression de 150 emplois chez Dreamland et 42 chez Dreambaby
Le groupe Colruyt annonce ce son intention de restructurer sa branche Non-Food dont font partie les enseignes Dreamland et Dreambaby, malgré les mesures correctives mises en place ces derniers mois. Jusqu’à six magasins seront fermés, supprimant ainsi jusqu’à 192 emplois.
Six magasins (un Dreamland et cinq Dreambaby) pourraient fermer. L’entreprise belge ToyChamp et Colruyt ont par ailleurs conclu un accord de principe pour l’acquisition de 75% des actions de Dreamland. La marque continuera cependant d’exister.
Le groupe indique que Dreamland et Dreambaby connaissent une baisse des volumes qui a un impact négatif significatif sur leur rentabilité malgré une position de leader sur le marché. Colruyt décrit un marché économique difficile avec une concurrence renforcée, des volumes sous pression, le passage à la consommation en ligne et un changement de comportement des clients.
Des mesures ont été prises ces derniers mois afin de rétablir la situation (révision de la gamme en ligne de Dreamland, modification des tarifs de livraison pour les commandes en ligne) mais “les résultats souhaités et la perspective attendue ne se sont pas concrétisés”, ajoute la direction. Le groupe a donc décidé de restructurer Dreamland et Dreambaby, qui forment ensemble une seule unité technique d’exploitation.
Cette restructuration pourrait toucher 192 des quelque 1.100 collaborateurs et entraîner la fermeture d’un magasin Dreamland et de cinq Dreambaby. Une procédure Renault est enclenchée. “La restructuration de Dreambaby devrait donner à cette formule non alimentaire un nouvel élan pour croître durablement et par ses propres moyens et contribuer à la stratégie à long terme du groupe”, avance Colruyt.
En acquérant 75% des actions, l’entreprise belge ToyChamp prendrait par ailleurs le contrôle de Dreamland qui continuera d’exister comme marque, entité juridique et employeur. La transaction, dont les chiffres n’ont pas été communiqués, doit se concrétiser d’ici la fin de l’année. Fondée en 2001, l’entreprise ToyChamp compte 9 magasins de jouets en Belgique (dans les provinces d’Anvers et du Limbourg) et 24 aux Pays-Bas. Elle emploie environ 450 personnes.
“Un choc”
L’annonce d’une restructuration chez Dreamland et Dreambaby, diffusée mercredi matin par le groupe Colruyt, a pris le personnel, tout comme les syndicats, de court. “C’est un choc”, a confié à l’agence Belga Wilson Wellens, du syndicat libéral ACLVB (CGSLB) à l’issue du conseil d’entreprise. “La direction s’est montrée empathique. Elle est bien consciente de l’ampleur d’une telle annonce”, a néanmoins tempéré le syndicaliste, précisant que les échanges avec la direction allaient “un pas plus loin que Delhaize”.
“Le personnel se dit très affecté par cette nouvelle”, a expliqué M. Wellens. “C’est une vraie famille au sein de laquelle les travailleurs ont toujours œuvré à son bon fonctionnement”. D’après le syndicaliste, le plan de restructuration entraînerait la suppression de 150 emplois chez Dreamland et 42 chez Dreambaby.
En outre, les 48 magasins Dreamland resteront fermés ce mercredi afin d’informer le personnel sur le plan de restructuration et la future reprise par ToyChamp, indique la direction. Des actions du personnel ne sont pas à exclure, selon Karen Van de Voorde du syndicat socialiste Setca.
Dans le cadre de la loi Renault, un premier tour de table entre syndicats et direction est prévu mercredi prochain. Le banc syndical se dit “prêt à tout” pour diminuer au maximum le nombre de licenciements au sein des deux filiales du groupe.