ChatGPT a fait l’effet d’une bombe chez les géants du net
L’émergence du robot conversationnel ChatGPT a fait l’effet d’une bombe dans la tech. Un pavé dans la mare de Google. Et une opportunité pour Microsoft qui débourse 10 milliards pour avoir la primeur de cette technologie.
Alors qu’ils investissent massivement dans l’intelligence artificielle (IA) depuis des années, les géants du net semblent s’être fait doubler par OpenAI et ses applications (ChatGPT, Dall-E…). Leur caractère spectaculaire fait penser que l’association initialement cofondée par Elon Musk a pris de l’avance sur ce sujet très convoité.
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Un sacré coup dur quand on sait que Meta (Facebook) dispose d’un département de recherche en IA et que Google a également lourdement investi dans ce secteur, tant en interne que via ses acquisitions. Rien que le rachat de DeepMind (la firme qui avait fait des prouesses dans le jeu de Go) lui aurait coûté pas loin de 500 millions d’euros.
Gafam pris de court?
Alors, quand une “association” transformée en “société à bénéfice limité” semble prendre de court l’ensemble des Gafam avec un produit en apparence plus avancé, cela affole le microcosme de la tech. Après un warning interne, Google aurait rappelé Sergey Brin et Larry Page, ses deux fondateurs emblématiques, à la rescousse. Il faut dire que Microsoft, de son côté, s’est rapidement positionné sur ChatGPT.
Il est clair que des tas de gens vont préférer avoir un résumé plutôt qu’une liste de liens hypertextes dont ils ne savent pas quoi faire.
En janvier, le géant a annoncé un investissement de 10 milliards de dollars dans OpenAI. Il pourra mettre la main sur cette technologie et l’intégrer à ses outils. D’abord dans Bing, son moteur de recherche qui peine à émerger face à Google. Cela permettrait aux internautes d’avoir des réponses rédigées à leurs requêtes et non plus des liens à visiter. L’intégration des algorithmes d’OpenAI (ceux de ChatGPT ou de Dall-E) dans la suite Office ouvrirait de grandes possibilités pour doper la productivité: aide à la création de logos, de présentations, aide orthographique ou intégration de bouts de textes déjà rédigés.
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Aussi, certains s’interrogent à propos de l’impact sur Google. “Ils sentent le vent du boulet, analyse Laurent Alexandre, fin observateur du secteur de l’AI. Il est clair que des tas de gens vont préférer avoir un résumé plutôt qu’une liste de liens hypertextes dont ils ne savent pas quoi faire et dont ils ne peuvent pas rapidement faire la synthèse.”
On peine à imaginer que Google n’ait pas avancé. Il est possible qu’ils aient énormément d’innovations en interne, pas encore dévoilées.
De là à enterrer Google, il y a un pas que les spécialistes de EY Fabernovel ne veulent pas franchir. “Est-ce que ChatGPT peut détrôner Google? s’interroge Mathieu Valloire, directeur de projets auprès du cabinet de conseil. Il faut tenir compte de l’habitude des gens et de la charge cognitive des utilisateurs. Et s’ils cherchent une vidéo ou une image, ChatGPT ne l’apporte pas encore. Par ailleurs, on peine à imaginer que Google n’ait pas avancé. Ils sont capables, dans Google NLP, de faire de la retranscription en direct de son et de le traduire en temps réel. Il est possible qu’ils aient énormément d’innovations en interne, pas encore dévoilées.”
Casser les monopoles
Quoi qu’il en soit, ce qui est remarquable dans la percée rapide d’OpenAI via ChatGPT, c’est “qu’avec un milliard de dollars, donc pas tant que cela, OpenAI fasse trembler ces acteurs et casse le grand monopole des Gafam, analyse Laurent Alexandre. Cela veut dire qu’en Belgique, par exemple, on peut aussi créer des applications d’intelligence artificielle avec peu d’argent. C’est positif: cela signifie aussi que de nouveaux entrants peuvent débarquer sur ce monopole. C’est une réouverture extraordinaire du champ des possibles.”
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