Ce que nous apprennent les chiffres financiers de Cowboy
Cible du scepticisme et des critiques de nombreux observateurs sur son modèle business et ses chiffres financiers, la scale-up de vélo électriques Cowboy joue la transparence et dévoile ses chiffres 2022.
C’est un exercice relativement inédit pour Cowboy : dévoiler le nombre de vélos vendus, son chiffre d’affaires, ses pertes, etc. Une opération de transparence alors que la scale-up a fait l’objet, ces derniers mois, de pas mal d’attaques d’observateurs et de médias sur son business. Il faut dire que la jeune pousse fondée en 2017 a levé beaucoup d’argent au fil des ans (113 millions) mais également accumulé les pertes (82 millions) pour assurer la mise en place de son vélo et pour faire de la croissance.
Pour montrer au public (et aux investisseurs) que les choses sont sous contrôle, Adrien Roose (CEO) et Mark Vincent (CFO) ont spontanément dévoilé les données financières pour 2022 avant leur publication. Ils dévoilent une grosse croissance du chiffre d’affaires sur 2022 qui aurait été multiplié par 2,7 pour passer de 15 à 41 millions d’euros. Ceci en doublant le nombre de vélos livrés 19.000 vélos livrés en 2022 sur un total, depuis son lancement, de 55.000 Cowboy vendus. De quoi témoigner d’une croissance des ventes.
Pour Pascal Flisch, analyste et business developer chez Trends Business Information, « le passage à une autre dimension se réalise réellement. Le chiffre d’affaires au sens strict passe à € 40.955.003, contre € 15.221.499 un an plus tôt. Les ventes totales passent à € 48.034.892, contre € 20.975.712 en 2021. On peut donc dire que le pari de faire du volume est en train de réussir. »
Mais l’observateur pointe néanmoins que « les coûts de ventes explosent malheureusement aussi : ils passent à € 75.189.754, contre € 42.313.298 en 2021. Proportionnellement, on était à 201,73% des revenus en 2021 et on est passé à 156,53% en 2022. » Bonne nouvelle quand même, c’est une diminution de 25%…
La course à la rentabilité
En chœur, Mark Vincent, CFO de Cowboy, et Adrien Roose, le CEO, soutiennent surtout l’approche de la « rentabilité » opérationnelle sur le troisième trimestre de l’année et comptent l’obtenir sur toute l’année 2024. Ils avancent une marge brute par produit de 40%, en phase avec le secteur. Ainsi qu’une diminution de 15% des coûts d’exploitation. Avec ces chiffres, « Nous pouvons montrer que nous sommes capables de contrôler la croissance et que l’on est en mesure de scaler, tant au niveau des ventes que de la production. »
Cela n’empêchera, toutefois, pas la boîte de réaliser de nouvelles levées de fonds. Pour Pascal Flisch, « Cela reste une course au volume pour arriver à la rentabilité. Mais en attendant, ils brûlent du cash et vont à nouveau devoir lever des fonds. Dans le contexte de hausse des taux qu’on connaît actuellement, les investisseurs trouvent de plus en plus facilement des placements rémunérateurs alternatifs. Il faudra donc être de plus en plus convaincant pour en attirer des nouveaux. »
Nouvelle technologie AdaptivePower
Comme argument, les responsables de Cowboy comptent bien avancer une nouvelle accélération en 2023 également. « Cette année, Cowboy a renforcé sa position d’innovateur sur le marché avec notamment des sa nouvelle technologie AdaptivePower (NDLR : qui adapte le vélo en fonction de son environnement), ou le nouveau modèle Cruiser. En 2023, la société a vu ses ventes croître chaque mois et le Cruiser devrait encore accélérer les ventes au Q3. Les ventes sont d’ailleurs soutenues grâce à de nouveaux partenariats avec des retailers. » Mais, ils ne communiquent pas (encore ?) de chiffres de ventes pour 2023…
Et le CFO de conclure : « nous savons que pour gagner dans ce secteur, il faut un produit fantastique avec une forte rentabilité unitaire, un modèle de distribution omni-canal et un plan clair pour atteindre la rentabilité. Nous tenons nos promesses sur tous ces fronts, comme en témoigne l’amélioration significative de nos résultats financiers sur tous ces fronts et le soutien continu de nos investisseurs. Il ne fait aucun doute que les deux dernières années ont été difficiles pour le secteur dans son ensemble, mais nous sommes désormais en position de force pour capitaliser sur les améliorations que nous avons apportées afin de poursuivre notre croissance. Nous nous concentrons pleinement sur l’atteinte de la rentabilité l’année prochaine, tout en continuant à être à la pointe de l’innovation dans le secteur ».
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