Carglass, la vache à lait du groupe D’Ieteren

"Carglass paye, Carglass finance", telles pourraient être les paroles du célèbre slogan publicitaire. Photo by David Niviere/ABACAPRESS.COM © Niviere David/ABACAPRESS.COM
Daan Killemaes Economiste en chef de Trends Magazine (NL)

Carglass est l’un des joyaux de la couronne du groupe D’Ieteren. Les flux de trésorerie importants du réparateur de vitres de véhicules ont permis de financer la récente transaction d’un milliard de dollars entre les actionnaires familiaux du holding.

“Carglass paye, Carglass finance”, telles pourraient être les paroles du célèbre slogan publicitaire. Belron, un réparateur mondial de vitres de véhicules dont l’une des marques principales est Carglass, enchaîne les bons résultats et les flux de trésorerie depuis des années. Ce cash-flow se traduit par des dividendes versés à la société holding mère, le groupe D’Ieteren, qui détient 50,1 % de Belron. Pour le holding, cette participation est le joyau de sa couronne, à côté des participations dans D’Ieteren Auto, TVH, PHE et Moleskine.

Il n’est donc pas surprenant que Carglass figure en bonne place dans le classement des cash-flows. UCB caracole au sommet, comme dans notre top 200 de la valeur ajoutée. En 2022, Carglass , la société qui chapeaute les activités belges, a réalisé un cash-flow de 714 millions d’euros. Ce chiffre est étonnamment élevé compte tenu de la taille limitée du marché belge, sur lequel Carglass a réussi à réaliser un chiffre d’affaires de 296 millions d’euros et un bénéfice d’exploitation de 10 millions d’euros en 2022.

Toutefois, la structure de Belron est telle que Carglass supervise également ses activités aux États-Unis. En 2022, la filiale américaine Belron US a versé un dividende de 674 millions d’euros à Carglass. Les flux de dividendes cumulés de Belron US ont permis à Carglass de prendre la décision de verser 1,6 milliard d’euros de dividendes à Belron à la fin de l’année 2023. Cet argent a finalement été versé au groupe D’Ieteren, qui contrôle 50,1 % de Belron.

Capteurs

Le mois dernier, D’Ieteren a décidé de donner un coup de fouet à ces flux de trésorerie en provenance de Belron. Nicolas D’Ieteren rachète une participation de 16,7% dans le holding à son cousin Olivier Périer. Pour financer cette opération, le groupe D’Ieteren verse un super dividende de 74 euros par action. Cela coûtera environ quatre milliards d’euros au holding. Le groupe D’Ieteren peut mettre cet argent sur la table grâce à Belron, qui contracte une nouvelle dette de près de quatre milliards d’euros pour payer un dividende de 4,3 milliards d’euros, dont 50,1 % reviennent donc au groupe D’Ieteren.

Au final, Belron se retrouve avec un endettement élevé de 8,9 milliards d’euros, soit 5,5 fois son cash-flow opérationnel. La direction s’attend toutefois à ce que Belron et Carglass continuent à générer des flux de trésorerie, de sorte que le taux d’endettement diminuera rapidement.

Belron profite de la tendance à équiper les parebrises des voitures d’un nombre croissant de capteurs et de systèmes de sécurité. Une réparation nécessite également l’étalonnage de ces systèmes, ce qui est un travail plus lucratif pour Carglass que la simple réparation d’un éclat. Depuis 2017, Belron a déjà versé des dividendes pour plus de cinq milliards d’euros, son taux d’endettement restant toujours sous contrôle.

Trends-Tendances est parti à la recherche des meilleures entreprises familiales de Belgique.