Cardoen vend 16 % de ses voitures en ligne

Matthias Gommeren, CEO de Cardoen.
Robert Van Apeldoorn
Robert Van Apeldoorn Journaliste Trends-Tendances

Acteur important du marché de l’auto d’occasion, Cardoen parvient à vendre ses voitures sur le net. Alors que beaucoup de constructeurs ne croient plus guère à ce canal de vente.

« Nous avions l’objectif prudent de vendre 10 % de nos autos en ligne, et nous arrivons à 16 %, ce qui nous a surpris », explique Matthias Gommeren, CEO de Cardoen. Le spécialiste belge de l’occasion et de la voiture « zéro kilomètre » prouve que la vente de voitures sur internet peut fonctionner – alors que la plupart des constructeurs s’en détournent.

Fondée il y a 76 ans, l’entreprise familiale appartient depuis 2018 au groupe français Aramis, contrôlé par Stellantis. Présent en France, Espagne, Italie, Royaume-Uni et Belgique, Aramis fait du digital un pilier de sa stratégie. En Belgique, Cardoen propose des véhicules reconditionnés jusqu’à 8 ans et 120 000 km.

Essai de 14 jours

Les acheteurs en ligne disposent de 14 jours pour ramener la voiture, dans la limite de 1 000 km. « Nous remboursons les plaques et les taxes », précise Matthias Gommeren. Dans 1 à 2 % des cas seulement, les clients se rétractent. La plupart préfèrent échanger leur véhicule contre un autre modèle.

Pour rassurer, Cardoen mise sur la transparence : chaque auto est présentée avec un dossier photo détaillé, y compris les petits défauts. « Nous ne parlons pas d’occasion, mais de véhicules reconditionnés », insiste le CEO. Dans son centre d’Anvers, une centaine de salariés inspectent chaque voiture sur 123 points et la remettent au plus près du neuf. « Rien à voir avec l’auto achetée à son voisin. »

L’approche du reconditionnement est pratiquée par les grands acteurs du marché de la seconde main comme Soco ou My Way (D’Ieteren).

Un marché difficile, sauf pour Tesla

Depuis des années, la vente en ligne intrigue le secteur automobile, sans jamais décoller. Tesla est le seul constructeur à l’avoir réellement imposée. Une tentative de Cazoo, start-up britannique financée à hauteur de 1,6 milliard de dollars, a échoué en Europe.

Cardoen, avec ses 16 showrooms belges, reste prudent : « En Espagne, nos showrooms sont plus petits grâce au digital. En Belgique, c’est encore trop tôt pour le dire. »

L’occasion en plein boom

Le succès de Cardoen reflète l’essor de l’occasion, stimulé par la flambée des prix du neuf. « Une Renault Clio d’il y a trois ans coûte 4 000 euros de plus », relève Matthias Gommeren. Résultat : en 2024, l’occasion a progressé de 5,6 % en Belgique, alors que le neuf reculait de 6 %.

Cardoen a fait mieux encore, avec +16 % de volumes et un chiffre d’affaires en hausse de 18,9 % au premier semestre, à 165,4 millions d’euros. Longtemps centré sur les voitures « zéro km », le distributeur mise désormais sur le reconditionné. Et il prouve qu’internet peut aussi vendre des voitures.

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