Bruxelles-Paris en train pour 9,99 euros?
Des trains allemands FlixTrain pourraient relier Bruxelles et Paris 7 fois par jour, à partir du 1er janvier 2021. Ce cousin de FlixBus est déjà très actif en Allemagne, où les tarifs des trajets démarrent à 9,99 euros. Mais ce ne sera pas de la grande vitesse.
Le Thalys pourrait affronter une concurrence directe d’ici un an et demi. L’Allemand FlixTrain a annoncé avoir lancé le processus pour desservir plusieurs lignes ferroviaires en France. Parmi ses projets figure la desserte Bruxelles-Paris, 7 fois par jours.
En 3 heures, comme avant le Thalys
Cela fait déjà longtemps que le transport de passagers est libéralisé à l’international (depuis 2010!) mais personne ne s’est présenté sur la ligne Bruxelles-Paris, l’une des plus fréquentées en Europe. Trenitalia en a parlé. FlixTrain sera peut-être le premier à s’y engager; il a déjà une certaine expérience. FlixTrain a multiplié les lignes en Allemagne, entre Berlin et Stuttgart, Berlin et Cologne, Hambourg et Cologne. Avec l’argument du low cost. Les tarifs démarrent à 9,99 euros. Ce n’est pas cher mais le trajet prendra plus de temps qu’en Thalys. Les FlixTrains mettront environ 3 heures et devraient suivre le trajet que parcourait le Bruxelles-Paris avant l’arrivée du Thalys, via Saint-Quentin. Ce sera long, mais tout de même plus court que le trajet en car (environ 4 heures).
Un concurrent direct à Izy
En clair, ce train serait un concurrent direct à Izy, le train low cost de Thalys, qui relie les deux capitales, en général en 2h30, pour un tarif qui démarre à 19 euros et avec une fréquence d’un train par jour, et de deux trains le vendredi et le dimanche. Izy annonce avoir transporté 430.000 passagers en 2018.
FlixTrain est une activité du groupe allemand FlixMobility, basé à Münich, surtout connu pour ses services d’autocars, FlixBus, lancés en 2013. En quelques années, il est devenu le numéro un européen du car longue distance, absorbant plusieurs concurrents, le dernier étant Eurolines/isilines. Il est actif partout en Europe et aux Etats-Unis.
La force de FlixMobility est son modèle digital. Il s’agit en fait d’une plateforme, un peu comme Uber (mais les polémiques en moins), appliquée aux cars et, depuis 2018, aux trains. FlixMobility ne possède ni train, ni bus (ou presque pas), et conclut donc des accords avec des transporteurs. Ces derniers mettent en service des bus ou des trains avec des équipements précis (notamment l’accès wifi gratuit, le confort, la couleur des véhicules). Le groupe FlixMobility s’occupe de gérer les réservations, le marketing, notamment avec des applications pour smartphone. Il garantit un revenu minimum par ligne aux transporteurs.
Plusieurs lignes demandées en France
FlixTrain a lancé une procédure pour desservir les lignes Paris-Lyon Perrache, Paris-Bercy-Nice, Paris Austerlitz-Bordeaux, en plus de la ligne Paris Nord-Bruxelles. Il ne s’agit pas de lignes à grande vitesse. FlixTrain vise clairement le marché des petits prix, et évite ainsi soigneusement les lignes à grande vitesse, dont des droits de passage sont chers (péages).
“Nous avons identifié la Suède et la France, ainsi que le marché transfrontalier avec la Belgique, comme autant d’opportunités potentielles et avons demandé des routes auprès des autorités ferroviaires” indique Rosa Donat, porte-parole de FlixBus pour le Benelux. “Dans les prochains mois, nous attendons les retours de ces autorités et continuerons à analyser la faisabilité d’un service FlixTrain dans ces marchés.”
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