Bruxelles accuse Amazon d’avoir enfreint les règles européennes de concurrence
La Commission européenne a accusé mardi le géant américain du commerce en ligne Amazon d’avoir enfreint les règles européennes de concurrence en tirant profit des données de détaillants indépendants utilisant son site internet.
Bruxelles a annoncé par ailleurs, dans un communiqué, avoir ouvert une seconde enquête pour pratiques anticoncurrentielles visant la plateforme, soupçonnant un traitement préférentiel des offres d’Amazon ou des vendeurs de sa place de marché utilisant les services de livraison du géant américain.
La Commission européenne a indiqué avoir “informé Amazon qu’elle estime, à titre préliminaire, que cette entreprise a enfreint les règles de l’UE en matière de pratiques anticoncurrentielles en faussant la concurrence sur les marchés de détail en ligne”.
L’entreprise américaine vend directement des produits sur son site internet, mais met également à disposition de vendeurs indépendants une place de marché sur laquelle ils peuvent vendre aux consommateurs.
“Les données relatives à l’activité des vendeurs tiers ne devraient pas être utilisées au bénéfice d’Amazon lorsque celle-ci agit en tant que concurrente de ces vendeurs. Les conditions de concurrence sur la plateforme d’Amazon doivent également être équitables”, a déclaré la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager.
Cette annonce survient au moment où Amazon est critiqué pour avoir profité de la crise sanitaire qui contraint de nombreux commerces à fermer leurs portes, tandis que la vente en ligne bat des records.
Amazon a annoncé un triplement de son bénéfice net à 6,3 milliards de dollars au troisième trimestre, une envolée des recettes tirées de ses articles vendus en ligne de 38%, tandis que les ventes d’entreprises tiers utilisant sa plateforme ont augmenté de 55%.
La Commission européenne doit par ailleurs annoncer en décembre de nouvelles législations pour mieux encadrer et rendre plus transparentes les grandes plateformes d’internet, en mettant notamment à jour sa directive e-commerce vieille de 20 ans, quand les nouveaux acteurs du numérique n’étaient pas encore nés ou faisaient leurs premiers pas.
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