Bosser dans son van, “a new way of working”

travailler dans son van
© Road for Sense

Aménager un van pour s’évader et tout larguer le temps de parcourir l’Australie ou l’Islande. C’est presque devenu un classique. Aménager un van pour y mener ses activités professionnelles, c’est moins classique mais l’idée, bien dans l’air du temps, a ses adeptes… et ses avantages.

L’aménagement de vans à destination professionnelle, l’équipe de Road for Sense s’en est fait une spécialité… par la force des choses. Le demande faisant l’offre. Mais l’idée de départ était tout autre, confie Karim Younan qui, dans une autre vie, fut directeur commercial dans une société de consultance informatique.

Au retour d’un voyage en van de huit mois en Amérique du Sud avec femme et enfants, ce dernier opte pour un virage professionnel total et envisage d’organiser des road trips thématiques à des fins de développement personnel. Tel était en tout cas la phase A de son projet entrepreneurial. Plein d’enthousiasme, Karim Younan lance ses activités début mars 2020… pour être stoppé net. Un super timing. Covid-19, confinement, tout est à l’arrêt. « J’ai cru que j’allais être la première boîte à faire faillite avant de commencer », se souvient le néo-entrepreneur qui n’a pas eu l’occasion de mettre en œuvre la phase A de son business plan. Il fut de suite temps de passer à la phase B. « L’ambition était dans un deuxième de temps d’aménager des vans afin de constituer un parc de véhicules pour les road trips », explique-t-il. S’adaptant à la situation du moment, il ne se constituera pas un parc propre mais aménagera des vans sur demande.

Ergo-mobile

« Le premier projet fut une demande pour une ergo-mobile, raconte-t-il. Une jeune ergothérapeute voulait disposer d’un cabinet mobile pour se rendre d’école en école et assurer ses consultations, et cela afin de lui faciliter la tâche. Ce qui lui éviterait de devoir sortir tout son matériel de travail qu’elle transportait dans des grosses valises à roulettes. » Karim Younan lui a soumis des plans par rapport à ses besoins. Résultat probant : depuis trois ans, Claire travaille 4 jours par semaine dans son van. Elle se gare devant l’école ou dans la cour de récréation et y reçoit ses petits consultants.

En plein confinement, la camionnette a rapidement été aménagée en cinq jours. © Road for Sense

Dans la foulée, toujours en plein confinement, la Maison Dandoy fait appel aux services de l’entrepreneur. Les points de vente étaient fermés mais la marque entendait bien continuer à faire parler d’elle, à rester proche de ses clients. La solution : s’installer dans les parcs et y vendre des biscuits. « Ils disposaient d’une vieille camionnette Citroën, raconte Karim Younan. En cinq jours, je leur ai fabriqué un magasin mobile qui a été beaucoup utilisé pendant le confinement. Cela a donné lieu à un second projet récemment : la biscuiterie a acheté un vieux camion Citroën au cachet particulier avec le projet d’en faire un point de vente mobile pour vendre des gaufres sur les marchés. »

Fifty-fifty

Il y a la destination professionnelle, mais également les demandes d’aménagement de type loisirs. « La demande loisirs/pros est plutôt de l’ordre 50-50, mais la demande augmente côté professionnel », convient Karim Younan. L’aménagement mixte est également envisageable.

Le coût ? Entre 15.000 et 40.000 euros, en fonction de taille du véhicule, de l’équipement et du mobilier.

« Nous avons également réalisé un cabinet mobile pour une pédo-psychologue. Elle consulte désormais dans son véhicule, avec l’avantage qu’elle l’utilise aussi pour ses vacances avec ses deux enfants. Cet aménagement combine visée professionnelle et loisirs. Pour le moment, on est en train de travailler sur un projet de centre de bien-être dans un véhicule. La cliente est une masso-thérapeute qui propose des soins du visage et du corps plus spécifiquement aux femmes qui ont pu vivre des violences conjugales. Cette dame a acheté une ancienne ambulance de l’armée que l’on transforme en centre de bien-être. Le véhicule pourra aussi être utilisé occasionnellement pour des petits week-ends. »

Sur-mesure et sans limite

Road for Sense fait du 100% sur-mesure, c’est pourquoi il ne pose aucune limite quant au secteur ou à l’activité du client. « Récemment, j’ai eu une demande d’un expert judiciaire qui se déplace beaucoup en Belgique et en France et qui souhaiterait avoir un véhicule qui lui servirait de bureau mais aussi de logement lorsqu’il est en déplacement. » Le panel de demandes est très large. « Chaque projet est différent. » L’idée est vraiment de livrer quelque chose d’unique pour chaque commande.

Alexandra, thérapeute pour jeunes, veut offrir un repère cosi à ses patients. © Road for Sense

Karim Younan pointe également le projet développé avec Arthur, un jeune vidéaste dont le rêve était de pouvoir vivre sa passion de voyage tout en travaillant à bord de son véhicule. « Il propose ses services de vidéaste de manière complètement mobile dans son vieux van VW entièrement réaménagé. Il sillonne les routes d’Europe et vit à l’année dans son véhicule. Il y a son studio de montage et une autonomie complète : on lui a installé une douche, un chauffage, des batteries pour faire fonctionner ses ordinateurs et ses caméras, des toilettes sèches, un lit d’1m20, un four, une cuisinière, etc. Le van est hyper complet. »

Autonomie complète

Bien évidemment, l’aménagement proposé par Road for Sense prévoit l’autonomie complète du véhicule, que ce soit en eau, en chauffage stationnaire (sans nécessité de faire tourner le moteur), en électricité , etc. Les besoins techniques sont nombreux : pose de fenêtres, isolation, ventilation, aération, installation de panneaux solaires, de batteries, installation électrique de 12 et  220 volts à bord, etc.

Il faut entre 4 et 8 semaines pour aménager un van, en fonction de la complexité du mobilier.

Si l’entrepreneur a commencé son activité seul dans son garage, il s’est très vite entouré d’une équipe. Aujourd’hui, sa société dispose d’un atelier de 200 m2 – qui est trop petit – et fonctionne avec une team de huit personnes ( dont trois menuisiers et une personne qui s’occupe des aspects plus techniques).

Et côté timing ? Il faut entre 4 et 8 semaines pour aménager un van, en fonction de la complexité du mobilier. « C’est surtout le mobilier qui prend du temps, étant qu’il s’agit d’une menuiserie sur mesure. » Niveau budget, on est entre 15.000 et 40.000 euros environ. Tout dépend de la taille du véhicule, de l’équipement mis à bord, de la complexité du mobilier. « Nous avons la capacité d’aménager entre 10 et 20 vans par an en fonction du type de projet », souligne Karim Younan. Oui, il y a une liste d’attente. Le planning se remplit vite et est déjà full jusqu’à septembre-octobre…

L’équipe de Road for Sens, avec Karim Younan (2e en bas à gauche). © Road for Sense

En ce moment, la société travaille sur une demande de l’ULB qui, en consortium avec les universités de Louvain et Gand, développe un programme de recherche sur l’apprentissage du langage chez les jeunes enfants autistes. « Pour que le panel d’étude soit le plus diversifié possible, les chercheurs veulent éviter de s’adresser systématiquement à des familles proches des centres universitaires ou qui ont les moyens de se déplacer. Leur idée est donc de se rendre chez ces différentes familles – environ 300 sur les deux prochaine années – à l’aide des véhicules qu’on est en train de leur préparer, à savoir des bureaux mobiles avec un système de caméra. » Un projet qui fait sens pour Road for Sense et auquel l’équipe est fière de contribuer.

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