Ce dimanche, Boeing a annoncé avoir racheté Spirit Aerosystems pour près de 5 milliards de dollars. C’est le retour au bercail d’une ancienne filiale devenue indépendante. Airbus est aussi impliqué dans la transaction.
Au milieu des années 2000, aveuglée par les profits, Boeing a procédé à une série d’externalisations pour augmenter sa rentabilité. Vingt ans plus tard, englué dans des soucis de production sans fin depuis les deux crashs mortels du 737MAX, le constructeur aéronautique fait marche arrière. Il y va purement et simplement de sa survie face à Airbus, son concurrent européen en plein essor.
Ce dimanche, Boeing a ainsi annoncé la reprise de Spirit Aerosystems pour 4,7 milliards de dollars. L’opération, réalisée entièrement en actions, grimpe à 8,3 milliards de dollars en intégrant la dette de l’entreprise basée à Wichita. Spirit est, à l’origine, une division de Boeing devenue indépendante et cotée en Bourse en 2005. Elle a grandi à coups d’acquisitions (BAE, etc.) et fut même citée pour racheter le groupe belge Asco. Elle fournit, entre autres, des fuselages à Boeing (64 % de son chiffre d’affaires) mais aussi des pièces à d’autres constructeurs.
Airbus fait appel à Spirit et à ses différentes usines à hauteur de 23 % de son chiffre d’affaires pour des portions de fuselage et des ailes de l’A350 et de l’A220. Comme il est impensable que Boeing devienne un fournisseur d’Airbus, le consortium européen est logiquement partie prenante dans l’opération. Il va racheter les activités qu’il juge sensibles de Spirit. Puisqu’elles sont en perte, Airbus va payer un dollar symbolique mais recevoir une indemnisation par Spirit AeroSystems à hauteur de 559 millions de dollars sous réserve d’ajustements.
Le détourage de ces activités s’annonce complexe et, à ce stade, nul ne sait ce qu’elles vont devenir.
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