Bientôt un Starlink européen ?
L’Europe aura-t-elle bientôt son propre Starlink ? Airbus, Thales et Leonardo travaillent sur une coentreprise, pour relancer le secteur des satellites, en difficulté aujourd’hui.
Starlink ne sera bientôt plus seul dans l’espace, et sur le marché de l’internet via satellite. Un acteur européen est en train d’être mis sur pied, et ses soutiens sont de taille. Ce sont notamment Airbus, Thales et Leonardo qui sont aux manettes pour créer cette coentreprise, rapporte Reuters en citant des sources proches du dossier. Cela sur le modèle du fabricant de missiles MBDA (créé par Airbus, Leonardo et BAE Systems).
Son nom : le “Projet Bromo”, vien d’un volcan indonésien. Ce que l’on sait aussi aujourd’hui, c’est la structure de la coentreprise. Elle doit combiner différentes parts de satellites. Ce ne serait donc pas un modèle où une entreprise va acheter des satellites aux autres. Roberto Cingolani, CEO de Leonardo, confirme à Reuters que c’est cette structure a été retenue. Il ajoute que les discussions portent aussi sur d’autres aspects techniques.
L’Union fait la force
Voilà à peu près tout ce que l’on sait aujourd’hui. Mais c’est déjà du concret, par rapport au passé. Le secteur des satellites ne faisait jusqu’alors que dire qu’il fallait se mettre ensemble pour être plus fort… depuis au moins vingt ans. Ce qui est donc chose faite, désormais. Il n’est cependant pas encore clair quand les premiers satellites pourront décoller.
C’est que la tâche est importante. Le secteur accumule les pertes énormes. Ensemble, il peut plus facilement faire des économies d’échelles.
L’orbite basse, où se trouvent les satellites de Starlink, serait d’ailleurs un nouveau terrain pour les acteurs européens. Ils s’étaient pour l’instant concentrés sur l’orbite géostationnaire. Ils y ils envoient des satellites plus complexes. Mais les satellites plus petits et moins chers, comme ceux de l’entreprise présidée par Elon Musk, sont venus mettre à mal leur commerce.
Suppressions d’emplois
Une des sources ajoute que ce projet n’a rien à voir directement avec les suppressions d’emplois prévues dans le secteur. Airbus compte ainsi supprimer 2.500 postes d’ici à 2026, représentant 7% de sa division espace et défense. Les syndicats attendent une présentation ce mercredi ou ce jeudi. Thales aussi sabre dans ses effectifs. 1.300 personnes pourraient devoir prendre la porte.
Ce projet, avec la réduction des effectifs et des coûts, représente ainsi “un effort à plusieurs vitesses pour remettre le secteur spatial européen, en difficulté, en état de faire face à la concurrence”, selon une des sources.
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