Bientôt un nouveau supermarché belge 100% en ligne
Hopr – c’est son nom – lancera un test dans une ville flamande dès le mois de mars. En automatisant ses entrepôts, ce nouvel acteur espère se faire une place dans un paysage ultra-concurrentiel. Mais en a-t-il les moyens?
Un nouveau supermarché qui débarque en Belgique, voilà qui n’arrive pas tous les jours! Alors quand il s’agit en plus d’un supermarché 100% en ligne et 100% belge, cela a de quoi interpeller… Dans les cartons depuis plusieurs années déjà, Hopr – c’est son nom – commencera ses livraisons fin mars dans une première ville flamande dont le nom sera dévoilé le mois prochain, nous apprend le magazine professionnel Gondola. Hasselt, Louvain ou Malines sont toutefois déjà évoquées.
50 euros : montant minimal de la commande exigé par Hopr.
A l’occasion de ce premier test, les articles seront acheminés chez les clients par camionnettes électriques depuis un entrepôt situé à Alken, dans le Limbourg. Dans la besace de ce nouveau venu, environ 800 à 1.000 références pour commencer. Essentiellement des produits frais, mais également des grandes marques. Pour pouvoir commander, il faudra acheter pour au moins 50 euros, et la livraison sera payante, sauf si le client achète certains produits spécifiques.
Porté par l’entrepreneur limbourgeois Stijn Martens, ancien responsable marketing de Mobile Vikings, ce projet peut paraître un peu fou quand on connaît la densité de supermarchés qui caractérise notre pays, la concurrence qui se joue sur le front de la livraison, et puis surtout les difficultés rencontrées par les grandes chaînes aux moyens pourtant colossaux afin rentabiliser ce service coûteux.
Automatisation et volumes
Le fondateur d’Hopr sait tout cela, mais croit dur comme fer en un autre modèle. “La part de marché de l’e-commerce alimentaire est encore faible, dit-il. Il y a de la place pour une alternative belge et en ligne.” Sur sa feuille de route, deux mots-clés: automatisation et volumes. “C’est le secret de la réussite, estime-t-il. Si nous automatisons le processus de préparation des commandes et utilisons les données de manière intelligente, nous serons capables de prendre une petite part du marché en Belgique au cours des prochaines années.” Avec un entrepôt automatisé, l’homme espère rentabiliser l’activité dans les trois ans. Mais sa volonté est de disposer à terme d’une quinzaine de petits entrepôts afin de couvrir les principales villes du pays.
Pour les observateurs du secteur, la question n’est pas tant de savoir s’il y a de la place pour un nouvel acteur. Il y en a. La demande est là, et les supermarchés traditionnels sont loin, très loin, de livrer toutes les villes belges. L’enjeu est surtout financier. “Hopr est-il capable de prendre cette place? questionne Gino Van Ossel, spécialiste de la grande distribution. Mille références, c’est très peu! On voit que l’entreprise n’a pas assez de moyens pour effectuer un lancement convenable. Par ailleurs, automatiser un entrepôt est très coûteux. Il faut faire des volumes. Ce nouveau supermarché survivra-t-il jusqu’au moment où les coûts diminueront?”
Stijn Martens a jusqu’ici injecté 50.000 euros dans l’aventure, et assure être suivi par un groupe de business angels prêts à investir quelques millions dans les six à douze mois si le test se révèle concluant. Affaire à suivre…
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