Bernard Courcelles, franchisé Delhaize : “Garantir de la stabilité à moyen et long terme”
Ce lundi, Delhaize a publié la liste des 15 premiers magasins qui seront franchisés cet automne. Bernard Courcelles, qui gère déjà sept Delhaize et cinq Tom & Co, va reprendre le point de vente de Nivelles. Nous lui avons posé 3 questions.
1. Pourquoi avoir décidé de reprendre un supermarché supplémentaire ?
Je suis chez Delhaize depuis 34 ans et je n’ai connu que ce groupe durant toute ma carrière. Je suis entré chez Dial en 1989 avant de me lancer dans la franchise et l’aventure Tom & Co en 1994 quand la marque appartenait encore au groupe. J’ai repris mon premier Delhaize à Dour en 2001, le reste a suivi lentement mais sûrement. Reprendre un intégré me paraissait une excellente opportunité. Avec mon fils Amédéo qui m’accompagne depuis huit ans, nous nous sommes positionnés sur trois points de vente dans l’objectif d’en reprendre un. Ce sera Nivelles, l’un des plus grands de Belgique. Je ne sais s’il y en aura d’autres.
2. Est-il vrai que le contrat de reprise de Nivelles est plus strict que celui dont vous disposez dans vos autres Delhaize ?
Clairement. Le contrat est plus cadenassé, plus strict, plus formel. Les conditions sont plus détaillées. Mais entre l’esprit de la convention et l’esprit de la collaboration que j’ai avec Delhaize depuis 34 ans, il y a de la marge. C’est la cinquième fois que je reprends et cela s’est, à chaque fois, très bien passé tant avec l’enseigne qu’avec le personnel. De quoi avoir confiance. Le contrat de franchise n’est pas négociable et est identique pour les 128 points de vente. On a beaucoup parlé déjà des fameux 95 % de l’assortiment obligatoire à prendre chez Delhaize. Cela ne me pose pas de problème. Dans un magasin avec 20.000 références, cela vous en laisse 1.000 destinées aux produits locaux. Mille? Personne n’a cette offre aujourd’hui.
3. Concrètement, pour la centaine de collaborateurs du Delhaize de Nivelles, comment va se passer cette reprise ?
En vertu de la CCT 32bis, tous les collaborateurs vont conserver leur emploi ainsi que leurs conditions de travail et salariales actuelles. Je ne suis pas autorisé à changer la moindre virgule. La prime de transition prévue, soit 1.500 euros plus 100 euros par année d’ancienneté, sera réglée par Delhaize. Le reste des obligations contractuelles est à ma charge. Le changement fait peur et je comprends les inquiétudes des salariés. Il va être très important de dialoguer, de rassurer, d’installer un environnement calme et de garantir de la stabilité à moyen et long terme. Dans les magasins que j’exploite, j’ai toujours été inspiré par l’organisation d’un intégré. Ce ne sera donc absolument pas une révolution. Ce qui va changer, c’est que demain, ils auront une direction de proximité.
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