Bel Prizes 2023: la qualité bruxelloise à l’honneur
Le Brussels Expertise Labels a récompensé Jean Van Roy de la Brasserie Cantillon et l’artisan céramiste Dereck Daubechies. Deux personnalités qui mettent Bruxelles en lumière tant en Belgique qu’à l’international.
C’est à l’Autoworld que s’est déroulée la remise des BEL Prizes 2023 dans le cadre d’une exposition éphémère « A Journey of Expertise », un parcours de curiosités offrant aux visiteurs une immersion dans le savoir-faire bruxellois et la découverte d’une diversité d’objets représentant l’expertise et l’univers particulier de chacun des 60 membres qui composent le Brussels Expertise Labels (BEL). Deux prix ont été décernés dans le but de mettre en lumière et soutenir l’entrepreneuriat bruxellois d’exception d’aujourd’hui et de demain : le Brussels Insider Expert qui met en avant une personnalité ou une maison bruxelloise ayant contribué à faire rayonner Bruxelles, au niveau régional, national et international, et le Brussels Expertise Transmission qui récompense un jeune talent, garant du futur de l’expertise bruxelloise.
Une bière bruxelloise renommée mondialement
C’est Jean Van Roy qui dirige la brasserie familiale Cantillon depuis 2009, à la suite de ses parents Jean-Pierre et Claude, qui a reçu le Brussels Insider Expert. Il succède à l’architecte-paysagiste Bas Smet. « Cantillon, c’est le passé, le présent et l’avenir, souligne Jean Hummler, le patron du Moeder Lambic de Bruxelles. Le lambic est la plus ancienne méthode de fabrication de la bière. Elle respecte la nature et les saisons. Pour ma part, je place le lambic de la brasserie Cantillon au-dessus du lot à l’instar d’un château d’Yquem qui est hors-concours pour les Sauternes. » Devant un tel éloge, le brasseur bruxellois pourrait presque rougir et prendre la couleur des griottes avec lesquelles il confectionne sa kriek. Quand on voit le succès que rencontre aujourd’hui cette brasserie familiale implantée à Anderlecht non loin de la gare du Midi, on a peine à croire que sans l’opiniâtreté de ses parents, elle aurait bien failli disparaître du paysage brassicole bruxellois.
« Mon père rappelle souvent qu’il y a plus de trente ans, il devait enfoncer les portes pour vendre ses bières alors qu’aujourd’hui, on enfonce les portes de la brasserie pour en acheter », sourit Jean Van Roy. Toute l’élaboration de cette bière, que l’on considère comme la plus ancienne des bières modernes, est expliquée au sein du Musée bruxellois de la gueuze qui est devenu aujourd’hui l’un des sites les plus visités de Bruxelles. Et on vient de loin pour Cantillon. Au palmarès des nationalités les plus représentées figurent notamment les Américains, les Français, Britanniques et les Italiens. Autant dire que la dernière brasserie bruxelloise de lambic participe pleinement au rayonnement international de Bruxelles. Pour les amateurs de saveurs houblonnées, signalons que le 2 mars 2024, la brasserie Cantillon organise son traditionnel brassin public.
Les talents de demain
L’histoire et la tradition d’une ville se construisent avec le temps, et si le BEL entend représenter la « le savoir-faire des artisans, la qualité des maisons et la mémoire de Bruxelles », comme aime à le rappeler Pierre Marcolini, son président, il entend également mettre sous les feux des projecteurs des jeunes candidats en devenir. Pour cette édition, quatre jeunes talents ont été sélectionnés : Ahooga, entreprise de vélos lancée par trois amis ; Analepse fondée par Emmanuelle Bénudeau, plumassière et designer textile passionnée par l’oiseau ; Dereck Daubechies, créateur de la marque Terre promise et Greenology, un label belge de clean beauty. Le Brussels Expertise Transmission a été décerné au céramiste Dereck Daubechies dont l’atelier est situé à Auderghem en bordure de la forêt de Soignes. « C’est une vraie source d’inspiration parce que je peux y retrouver des terres, des teintes que je peux exprimer dans mes pièces, explique-t-il. L’idée c’est d’inviter à un voyage et d’avoir un moment de reconnexion à l’essentiel et à la nature au travers du matériau. »
« Le Brussels Expertise Labels représente une soixantaine de maisons qui réalisent un milliard d’euros de chiffre d’affaires consolidé et totalise 3.000 emplois. »
Pierre Marcolini
Le BEL compte une soixantaine de maisons parmi lesquelles on retrouve aussi bien Dandoy, Marie’s Corner, la Maison Degand, Serneels que Les Jeux d’Hiver, Au Vieux Saint-Martin ou encore Lunetier Ludovic pour en citer quelques-unes. « Au total, cela représente un milliard d’euros de chiffre d’affaires consolidé et 3.000 emplois », précise Pierre Marcolini. Celui-ci poursuit la politique initiée sous la houlette de l’ancienne présidente Sophie Helsmoortel qui vise à donner davantage de visibilité à tous ces artisans et toutes ces maisons, parfois davantage connues hors de nos frontières qu’en nos murs. L’accent est dorénavant mis sur l’expertise – avant BEL signifiait Brussels Exclusive Labels. Un label trop réducteur qui faisait songer à exclusion.
Un savoir-faire bruxellois
En Europe, d’autres villes se sont taillées des positions de choix dans le domaine du luxe telles que Paris ou Londres mais Bruxelles a sa carte à jouer estime Pierre Marcolini : « Nous avons à Bruxelles un réel savoir-faire qui se décline en divers métiers au travers de nos artisans et de nos maisons. De plus, ce qui nous caractérise par rapport à d’autres villes, c’est une bienveillance bruxelloise. Toutes ces maisons constituent le patrimoine de la ville. Elles sont de plus en plus attentives à l’ancrage économique local qui leur permet de s’adapter et de répondre aux défis plus globaux en termes climatiques et environnementaux. » Bruxelles recèle de nombreuses entreprises remarquables qui sont peu connues ou trop modestes. Avec ces deux prix décernés à une entreprise familiale et à un jeune artisan, le BEL contribue à faire connaître ces belles maisons et à leur apporter davantage de visibilité.
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