Bed&Brussels cherche logements
La Région de la capitale a rendu très difficile la légalisation des bed&breakfast. Cela a poussé la plateforme Bed&Brussels à se convertir à la location de quelques mois, très demandée par les stagiaires, les nomades numériques, ou les étudiants Erasmus.
La plateforme bruxelloise de bed&breakfast, Bed&Brussels (BNB), Fédération des propriétaires d’hébergements de petite capacité, cherche des logements pour des locations de plus de 3 mois. C’est une reconversion car, comme son nom l’indique, Bed&Brussels s’est développée pour aider des propriétaires à proposer du logement chez l’habitant. Mais la lutte contre Airbnb a poussé la Région de Bruxelles-Capitale à mettre en place, en 2016, une ordonnance imposant des formalités assez lourdes que peu de propriétaires parviennent à remplir.
Pour des stagiaires ou des divorces
“Beaucoup de loueurs traditionnels, des retraités par exemple, se sont découragés, ils n’ont pas envie de se lancer dans ce long processus pour louer une chambre chez eux” déclare Laure De Keijser, cofondatrice de Bed&Brussels. Cette dernière organisation s’est réorientée surtout vers les séjours de plus de trois mois, hors du périmètre de l’ordonnance pour les hébergements touristiques, pour les stagiaires, les étudiants Erasmus, les doctorants d’universités, des cadres brièvement expatriés, ou des cas de divorce ou de rupture.
“Nous cherchons à augmenter l’offre, nous faisons un appel aux propriétaires, explique-t-elle, car il y a une forte demande”. L’organisation propose des chambres chez l’habitant, des appartements, des colocations.
“Nous avions 350 offres, maintenant que nous pratiquons surtout les locations d’au moins 3 mois, nous arrivons à 200 offres”, souligne Laure De Keijser.
Une ordonnance bientôt révisée
Depuis que la Région a mis en place l’ordonnance sur l’hébergement touristique, seuls 470 dossiers ont été agréés, de tous les types : hôtels, campings et chambres d’hôtes compris. Airbnb continue pourtant à proposer des milliers d’offres sur Bruxelles. Bed&Brussels a voulu aider ses membres à suivre les formalités, mais leur lourdeur a poussé des propriétaires à arrêter ou à suivre l’organisation vers des locations plus longues.
Il se peut que les conditions pour le logement chez l’habitant soient à nouveau modifiées. L’ordonnance visait à assainir ce marché, pas à le supprimer. L’Exécutif bruxellois a reçu une étude sur l’application de l’ordonnance commandée à l’ULB, il est aussi titillé par la Commission européenne, qui estime l’ordonnance trop lourde pour un logement chez l’habitant. Le dossier est en phase “précontentieuse”. Le cabinet du ministre-président, Rudi Vervoort, en charge du dossier, nous a indiqué qu’il travaillait sur une révision de l’ordonnance.
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