Avec des prix en hausse, le groupe automobile Stellantis affiche une marge record
Le groupe automobile Stellantis a enregistré une marge record et un bénéfice net de 8 milliards d’euros au premier semestre, en continuant à monter ses prix sur un marché au ralenti.
Le groupe, né de la fusion de PSA et de Fiat-Chrysler, a enregistré un chiffre d’affaires en hausse de 17% à 88 milliards d’euros, avec une marge opérationnelle à 14,1%, jamais atteinte auparavant par les constructeurs.
Sur un marché automobile fortement ralenti par les pénuries de puces électroniques, Stellantis a vu ses ventes baisser de 7% en volume au niveau mondial avec 2,9 millions de véhicules écoulés, contre 3,2 millions au premier semestre 2021.
Les ventes ont notamment été touchées par l’effondrement du marché européen, où la guerre en Ukraine est venue s’ajouter à la pénurie de puces.
“Le succès de la nouvelle Peugeot 308, du Fiat Scudo et de la DS4 sont plus que contrastées par l’impact des pénuries de semi-conducteurs”, précise Stellantis.
Dans ce contexte, le résultat du premier semestre est le reflet de prix en hausse, de ventes de véhicules plus haut de gamme et d’effets de change positifs, a précisé le groupe dans un communiqué.
Stellantis a notamment enregistré une rentabilité “record” en Amérique du Nord où les prix et les ventes de ses Jeep et Chrysler ont fortement progressé, avec une marge opérationnelle courante à 18,1%. Le groupe a également vu ses ventes de voitures électriques bondir de 50%, avec 136.000 unités écoulées au niveau mondial.
Du côté du luxe, les ventes de Maserati ont légèrement baissé, à 10.000 exemplaires mais le chiffre d’affaires a progressé, à près d’un milliard d’euros.
Jusqu’où monteront les prix alors que le contexte économique s’assombrit? L’inflation a déjà coûté 4 milliards d’euros supplémentaires au constructeur au premier semestre, dont 3 milliards d’euros pour les seules matières premières.
“Nous passons l’inflation sur nos clients tant que c’est possible”, a expliqué le directeur financier du groupe, Richard Palmer, lors d’un appel avec des journalistes. “Notre activité est basée sur les marges, nous nous habituons à des volumes plus faibles. S’il y a une récession drastique, nous partons déjà d’un volume relativement faible de ventes”.
Stellantis avait déjà enregistré en 2021 d’énormes profits pour sa première année d’existence, avec 13,4 milliards d’euros de bénéfice net.
Le groupe entend doubler son chiffre d’affaires (152 milliards d’euros en 2021) d’ici à 2030 en profitant de l’électrification du marché et de gains de productivité. Il promet des marges opérationnelles à deux chiffres “tout au long de la décennie”.
Le constructeur a également accéléré dans l’autopartage en bouclant le rachat de Share Now, une filiale de BMW et Mercedes-Benz.
Après la forte chute du marché automobile européen au premier semestre, le groupe a cependant revu fortement à la baisse ses prévisions de ventes pour l’année 2022.
“Certains de nos concurrents se sont montrés plutôt optimistes sur la disponibilité de semi-conducteurs au deuxième semestre, (…) nos prévisions sont prudentes”, a souligné Richard Palmer.
Il envisage des volumes en baisse de 12% en Europe, de 8% en Amérique du Nord, des ventes stables au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du Sud. Ses prévisions restent inchangées pour l’Inde-Asie-Pacifique (+5%) et pour la Chine (stable), où le le groupe a annoncé qu’il allait arrêter la production des Jeep.
Pour autant, le groupe maintient ses prévisions de marge pour 2022, et “les carnets de commandes sont remplis“, a souligné M. Palmer.
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