Pas d’alternative viable pour Audi Brussels, des investisseurs extérieurs recherchés
La direction de l’usine forestoise d’Audi annonce mardi qu’aucune alternative viable économiquement n’a été trouvée pour Audi Brussels. Seuls des investisseurs sont désormais recherchés.
Aucun projet automobile ou utilisation alternative économiquement viable n’ont ainsi été trouvés pour l’usine automobile, a avancé la direction lors d’un nouveau conseil d’entreprise extraordinaire mardi matin. Celui-ci s’est tenu dans le cadre de la phase 1 de la loi Renault sur les licenciements collectifs.
Selon le porte-parole d’Audi Brussels Peter D’hoore, “plus de vingt modèles économiques alternatifs ont été analysés dans le cadre du processus d’information et de consultation, par exemple dans les domaines de l’électromobilité et de la technologie des batteries, mais aussi de la durabilité durant le cycle de vie et des nouveaux modèles économiques tout au long de la chaîne de valeur”. Rien ne semble dès lors viable.
Un groupe de travail commun
Dans le cadre du CE extraordinaire, la direction d’Audi Brussels a convenu avec les partenaires sociaux de former un groupe de travail commun, afin d’explorer plus en profondeur les alternatives possibles. Celui-ci démarrera son analyse la semaine prochaine.
Au lendemain de la manifestation à Bruxelles pour soutenir les travailleurs d’Audi Brussels, cette réunion était prévue de 10h00 à 13h00. Les syndicats y ont saisi l’occasion d’encore y poser des questions et espèraient des réponses de la direction, notamment sur des pistes alternatives pour le site. “On sait qu’il y a des pistes pour trois investisseurs ou repreneurs. Et nous n’avons toujours pas d’infos concrètes sur une société asiatique et sur son degré d’intérêt”, préfaçait avant la réunion Pascal Debrulle, délégué FGTB. Du côté de Ludovic Pineur, le secrétaire permanent de la CNE Industrie, on attendait des “alternatives concrètes, crédibles et réalistes”.
Audi a annoncé le 9 juillet dernier son intention de restructurer l’usine bruxelloise, laissant planer la menace d’une fermeture et la suppression potentielle de 1.500 emplois dès octobre prochain, puis de plus de 1.100 autres l’année prochaine. À la demande des partenaires sociaux, les préparatifs des négociations sur un accord social démarreront le 1er octobre.
Des syndicats divisés
La piste de la reprise du site d’Audi Brussels par un investisseur externe au groupe Volkswagen devra être viable, ont prévenu mardi les syndicats à l’issue d’un conseil d’entreprise extraordinaire au sein de l’usine forestoise. Ils ne souhaitent en effet pas voir le site péricliter à nouveau d’ici quelques années.
“On ne veut pas d’un projet-pilote sur le site avec beaucoup moins de personnel, pour que celui-ci fasse ses maladies de jeunesse et qu’on repasse ensuite, d’ici quelques années, par la case plan social”, a en tous les cas prévenu Ludovic Pineur, secrétaire permanent CNE Industrie. “Nous voulons garantir un maximum d’emplois sur le site.”
Un nouveau CE extraordinaire est ensuite prévu le mardi 1er octobre en matinée, dans le cadre de la phase 1 de la loi Renault sur les licenciements collectifs. On devrait alors y voir plus clair sur les pistes d’investisseurs potentiels, prédit Pascal Delbrulle, délégué FGTB.
Dans la foulée de cette réunion démarreront par ailleurs, en parallèle et via la délégation syndicale, les préparatifs des négociations sur un accord social, c’est-à-dire le début de la phase 2. “Il est clair qu’un repreneur éventuel ne va jamais reprendre la totalité des travailleurs. C’est pourquoi nous souhaitons déjà avancer avec cette phase 2”, justifie Olivier Van Camp, secrétaire permanent du BBTK-Setca. “Les travailleurs demandent à commencer le plan social pour voir dans quelle mesure ils pourront partir”, abonde Ludovic Pineur.
Leur collègue du syndicat socialiste Pascal Delbrulle se montre lui plus réticent face à cette “pression de certains” pour déjà passer à phase suivante. Il préfère “prendre le temps d’aller le plus loin possible dans la négociation et de ne pas aller trop vite, car c’est alors qu’on fait des bêtises.” Une fois la phase 2 enclenchée, l’entreprise est en effet susceptible d’envoyer les premières lettres de licenciement, les C4, au bout de 30 jours, rappelle-t-il.