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Au secours, la réunionite fait son retour en mode virtuel
Quand je dis que le monde de demain, qu’on nous vante tellement, ressemblera au monde d’hier, on a tendance à penser que je suis trop pessimiste. Pourtant, un article de mes confrères des Echos en France montre que le monde d’hier n’a pas disparu.
Hier encore, tout le monde se plaignait des réunions, de ce qu’on appelait la “réunionite aigue”, soit ces fameuses réunions inutiles, qui énervent tout le monde mais où on se sent obligé d’assister. Voilà que ces réunions font leur retour mais de manière virtuelle cette fois ! Ce qui prouve bien qu’il ne faut pas confondre les instruments modernes (comme Zoom, Skype, Teams) avec la culture de l’entreprise. Si cette dernière ne change pas, ces instruments de visioconférence ne seront pas d’une grande utilité… Aujourd’hui, il semble que pas mal de collaborateurs se sentent obligés de prouver qu’ils travaillent bien de chez eux, et donc surcompensent parfois leur présence physique. Quant aux managers, les fameux cadres intermédiaires, eux, ils ont tendance à (trop) multiplier les conférences vidéos, sous prétexte de voir l’avancement du travail, mais aussi (sans oser le dire) pour justifier leur position hiérarchique.
C’est dommage car si on reproduit le schéma du monde ancien sur le monde nouveau, on loupe totalement le coche. La vidéoconférence devrait avoir pour but d’introduire un mode de management qui soit moins militaire, donc moins pyramidale et plus en réseau. En fait, le manager devrait plus motiver son équipe en travaillant comme une sorte de Community Manager. Mais ce n’est hélas pas toujours le cas… Comme l’indique cet article de mes confrères des Echos, certains managers ne comprennent pas ce distinguo et se sentent obligés d’accroitre le contrôle à distance. Résultat : il y a dans certaines grandes entreprises une surcharge de sollicitations en vidéoconférences. Et ces nouvelles réunions virtuelles sont exactement comme les anciennes réunions physiques, avec souvent peu de préparation, pas mal de passivité de la part des participants, moins de prises de notes et un suivi pas toujours top…
Et ne croyez pas que ce genre de réunions virtuelles frappe uniquement les échelons intermédiaires des entreprises ! C’est hélas aussi le cas au niveau des comités de direction où on frôle parfois l’overdose. Il faut donc rappeler qu’une réunion (virtuelle ou pas) n’a de sens que si elle répond à un besoin réel, si elle vise un objectif ou la résolution d’un problème, et si chacun connait son rôle et sa mission à la fin de la e-réunion. Sinon c’est juste une perte de temps ou de l’occupation de terrain et ça, c’est plutôt une maladie de l’ancien monde, du monde d’avant le confinement !
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