Agnès Flémal (directeur général de WSL): la tête dans les étoiles
A la tête de WSL depuis 2002, Agnès Flémal a participé avec son équipe à l’accompagnement de multiples pépites wallonnes, générant plusieurs centaines d’emplois.
“Carolo infiltrée en terre liégeoise “, comme elle aime à le dire, Agnès Flémal a été quasiment à la base de la création de WSL. Dès 2002, au terme d’un processus de sélection, elle intègre cette nouvelle structure officiellement née trois ans plus tôt de la volonté des autorités wallonnes de l’époque. Et elle lui en donne ensuite la forme…
Cet ingénieur civil en informatique et gestion partait alors d’une feuille blanche et devait ramener sur terre quelques projets qui s’étaient déjà envolés dans les étoiles. A l’origine, WSL était en effet l’acronyme de Wallonia Space Logistics et rassemblait diverses start-up et spin-off actives dans le spatial. Aujourd’hui, on parle simplement de WSL, qui porte haut son slogan ” Will Stretch your Limits “.
Cette idée de ” repousser les limites ” correspond bien à WSL qui se présente comme l’incubateur des sciences de l’ingénieur et dont la mission vise à accompagner ce dernier dans son projet. ” Nous nous adressons à tous les secteurs issus des sciences de l’ingénieur, précise le directeur général, car les problématiques sont identiques. Outre le fait qu’il faille mettre au point des applications industrielles, il convient également que l’ingénieur soit également un entrepreneur. Or, ce n’est pas toujours le cas. C’est pourquoi il doit souvent être soutenu non seulement en matière de technologie mais aussi de management. ”
Agnès Flémal parle d’or et d’expérience. Après avoir obtenu son diplôme à l’UMons en 1984, auquel elle ajoute un graduat en droit des affaires de l’ULB, la jeune femme reprend dès la sortie de ses études la tête de l’entreprise familiale de constructions électriques Apparelec, qu’elle revend ensuite à CFE. Elle lance alors une nouvelle société, Tech Plus, qui conçoit et fabrique des systèmes de vision endoscopique sous haute température pour l’industrie. Autant dire que c’est munie d’un solide bagage qu’elle débarque à Liège…
Les pieds sur terre
Au fil des années, WSL s’est rapidement classé dans le peloton de tête mondial des incubateurs technologiques, comme le rappelle une étude récente de l’association internationale UBI Global. Pour le coup, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Citons-en quelques-uns : 67 millions d’euros de chiffre d’affaires pour les sociétés incubées en 2018, un taux de survie de 95% des entreprises suivies par WSL ou encore une croissance de 17% de leur valeur ajoutée. Outre Liège, WSL est présente partout en Wallonie avec des antennes à Charleroi, Gembloux, Louvain-la-Neuve, Mons et Namur.
” Nous sommes un laboratoire pour l’industrie du futur, ajoute Agnès Flémal. Actuellement, nous accueillons entre 70 et 80 sociétés qui restent chez nous entre trois et cinq ans. Nous nous adressons à tous les porteurs de projets qui proposent une technologie qui doit être validée par le marché. L’objectif étant à terme de créer de l’activité et des emplois durables en Wallonie, et donc le tissu industriel de demain. “
Autrement dit, on peut avoir la tête dans les étoiles et garder solidement les pieds sur terre. Gageons qu’Agnès Flémal ne se prive pas de le rappeler régulièrement aux jeunes entrepreneurs accompagnés par WSL.
Trends Manager de l’année 2019
Pourquoi le jury l’a choisi
WSL figure parmi les incubateurs les plus performants au monde. Ainsi, une entreprise incubée par WSL générera six fois plus rapidement des revenus que la moyenne mondiale. Une performance remarquable, parmi d’autres, réalisée sous la houlette d’Agnès Flemal et de son équipe qui compte une douzaine de personnes.
Les fait marquants de 2019
La vente d’entreprises, comme Cefaly et Smartnodes cette année, qui sont passées par WSL, totalise plus de 100 millions d’euros. Point important, ces sociétés restent localisées en Wallonie. On peut également pointer le développement d’une matrice, MatMax by WSL, qui permet d’évaluer la maturité commerciale et technologique d’un projet.
La réalisation dont elle est la plus fière
D’une part, avoir créé une relation de confiance avec ces nouveaux entrepreneurs qui forment aujourd’hui une communauté, et d’autre part, dans une vie antérieure, avoir contribué à ce que les femmes dans le secteur de la construction obtiennent la reconnaissance du statut de conjointes-aidantes.
Le défi qui l’attend en 2020
” Que WSL soit reconnu comme un outil de développement économique et ainsi assurer sa pérennité. ” Soutenu par la Région wallonne qui est son actionnaire, WSL fonctionne et est géré comme une entreprise privée et doit donc veiller à son financement pour disposer des moyens pour mener son action. ” Nous devons faire preuve d’agilité et anticiper. ”
Un bon Manager de l’Année, selon elle
” Quelqu’un qui tire tout le monde vers le haut. C’est celui qui regarde dans les étoiles tout en gardant les pieds sur terre. C’est aussi un entrepreneur dont l’ambition est de progresser mais également de faire progresser ses collaborateurs. ”
Qui sera le Manager de l'Année 2019?
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