Des critères de sélection stricts, ainsi qu’un suivi actif, garantissent des investissements durables et pleins de sens
La durabilité est un thème sociétal important. C’est la raison pour laquelle un nombre croissant d’entreprises réduisent leur empreinte écologique, proposent des solutions améliorant la qualité de vie et et augmentent la transparence de leur chaîne de valeur. Cette évolution n’est pas neuve, mais elle n’en est encore qu’à ses balbutiements. Belfius Private Banking et son partenaire asset manager Candriam appliquent une approche d’investissement socialement responsable qui constitue un véritable levier pour l’économie durable. Nous avons demandé à Olivier Goerens et à Wim Van Hyfte quels en étaient les résultats.
” La durabilité est un concept vaste, qui vise la stimulation d’une croissance économique prospective, tout en générant un effet positif pour la société actuelle et les générations futures “, fait remarquer en préambule Wim Van Hyfte de Candriam. ” Lorsque nous investissons, nous allons donc au-delà de la performance financière d’un fonds et des entreprises sous-jacentes. La question clé consiste à savoir si ce que nous soutenons aujourd’hui perdurera sur le long terme, et si cela génèrera un effet durable, y compris pour nos enfants. Tout cela sans oublier le rendement, bien évidemment. “
” Cette vision reflète parfaitement la mission de Belfius, qui se veut pleine de sens et inspirante” ajoute Olivier Goerens de Belfius Private Banking. ” Voilà déjà 25 ans que Candriam emprunte le chemin des investissements socialement responsables. Nous continuons de bâtir sur la base de cette expérience. Et nous n’en restons pas là: nous entendons intensifier les effets positifs de nos actions, mais aussi ceux des clients qui nous confient leurs placements. “
Nous vivons une crise toute particulière. Où décelez-vous une croissance possible après le coronavirus?
Wim Van Hyfte: ” En effet, le coronavirus a un impact économique profond dont les conséquences se feront sentir jusqu’en 2021 et même sans doute au-delà. Dans ce contexte, exposer un portefeuille à la croissance durable n’est certes pas une sinécure : tous les secteurs dans le monde entier ont été touchés ! Heureusement, ce virus a été un électrochoc pour nombre d’entre nous. La prise de conscience de l’importance du ” vivre autrement ” et d’entreprendre de manière plus durable continue de s’étendre. Les placements durables y contribuent. ”
” Certains tests scientifiques ont démontré que le coronavirus fait plus de ravages dans les villes confrontées à un taux élevé de pollution atmosphérique. Pour contrer ce type de problèmes, nous avons besoin de nouvelles solutions durables. Celles-ci génèreront leur part de croissance économique, ce qui entraînera le rendement que nos clients attendent de leurs placements. C’est pourquoi, nous nous remettons sans cesse en question, afin d’analyser, plus profondément davantage d’aspects de la durabilité, pour continuer à opérer des choix judicieux. ”
Investir durablement avec impact est-il également financièrement attrayant?
Olivier Goerens: ” Notre stratégie d’investissement, reposant sur notre conviction commune, s’avère être la bonne, aujourd’hui encore. En témoigne, par exemple, la performance positive de nos fonds thématiques qui investissent dans les soins de santé ou la robotique. “
Wim Van Hyfte: ” Les résultats historiques abondent également dans notre sens. Sur ces dix dernières années, les placements gérés sur la base de critères de durabilité affichent des résultats souvent nettement supérieurs, tant dans les économies émergentes ou développées que dans les fonds d’actions ou obligataires. Ceci pour une raison simple : les entreprises sous-jacentes résistent mieux aux chocs. Cela explique que les performances de nos fonds durables sont souvent très supérieures à la moyenne du secteur. “
Quels sont les critères auxquels un fonds et les entreprises sous-jacentes doivent répondre?
Wim Van Hyfte: ” Nous cherchons des entreprises qui influencent positivement l’économie et la société, en regard des Objectifs de développement durable des Nations Unies. Nous avons donc naturellement un biais positif pour des entreprises actives dans le secteur des énergies renouvelables, qui développent des technologies pour l’économie circulaire, qui apportent des solutions d’écomobilité, etc. Nous investissons aussi bien dans les entreprises matures ayant déjà établi leur modèle, que dans des jeunes pousses prometteuses ayant encore à écrire leur histoire. Nous accompagnons ainsi la transition vers un monde durable. “
” Les critères dits ” ESG ” constituent un deuxième pilier. Nous étudions le comportement d’une entreprise dans les domaines environnementaux, sociaux et de gouvernance. Gère-t-elle soigneusement les matières premières et ne pollue-t-elle pas son environnement ? Quelles relations entretient-elle avec ses clients, ses fournisseurs et ses collaborateurs ? Essaie-t-elle de contribuer à la société ? L’entreprise est-elle gérée avec une vision de long-terme, et répond-elle de ses actes ? Nous effectuons des analyses et contrôles approfondis pour nous assurer de la réelle mise en oeuvre des critères ESG. “
Comment pouvez-vous être sûrs que les entreprises n’embellissent pas artificiellement l’image de leur durabilité?
Wim Van Hyfte: ” Candriam dispose d’une équipe dédiée qui se concentre uniquement sur les analyses de durabilité. Nous nous basons sur une pléthore de données : celles que l’entreprise met à notre disposition, bien sûr, mais aussi des audits indépendants ou des informations d’ONG qui effectuent des contrôles de durabilité, par exemple. Nous faisons appel à l’intelligence artificielle et avons développé des modèles qui donnent une appréciation, tant quantitative que qualitative. De plus, nous faisons exécuter des révisions externes de nos portefeuilles d’investissement. “
Olivier Goerens: ” Chez Belfius également, nous surveillons la durabilité des moyens investis et donnons la parole au client. S’il le souhaite, nous le mettons ainsi en contact avec les gestionnaires au sein de Candriam. Nous étudions par ailleurs la possibilité de renforcer la transparence concernant les entreprises sous-jacentes dans lesquelles nous investissons. Le développement de nouvelles plateformes digitales garantira au client un bien meilleur accès à ces informations. “
Et comment influencez-vous la stratégie et la gestion des entreprises dans lesquelles vous investissez?
Wim Van Hyfte: ” Voilà une question primordiale, évidemment, afin de générer l’effet souhaité par nos clients. Étant un investisseur important – Candriam gère un portefeuille de 130 milliards d’euros -, nous optons pour un engagement actif. Cela signifie que nous nouons un dialogue direct avec les entreprises dans lesquelles nous investissons. Nous les sensibilisons, les mettons au défi de nous fournir des informations et entamons le dialogue, afin de les faire évoluer et de mener à bien notre mission en matière de durabilité. Cette approche ne se construit pas en un jour. C’est un des aspects où nos 25 années d’expérience sont inestimables et où nous avons déjà obtenu bon nombre de résultats concrets. “
” Le fait de s’allier avec d’autres investisseurs pour faire pression sur les entreprises constitue une deuxième forme d’engagement actif. Lorsque vous représentez des milliards d’investissements, vous incitez plus facilement les multinationales à modifier leur stratégie et à générer des rapports plus transparents. Prenons le secteur de la mode, où nous exigeons la transparence sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Ces entreprises sont parfois gigantesques et délocalisent beaucoup, avec de nombreuses zones d’ombre ! Les coalitions d’investisseurs permettent d’améliorer le dialogue et d’observer si les entreprises évoluent dans le bon sens en matière d’environnement, de conditions de travail sûres, d’éducation… “
” Troisièmement, nous faisons également jouer notre droit de vote à l’assemblée générale des actionnaires. Nos critères de durabilité constituent dans ce contexte le cadre de notre évaluation. Une décision qui n’entre pas dans ce cadre obtiendra un vote négatif de notre part. “
Olivier Goerens: ” C’est important pour nous, comme pour nos clients. En 2019, Candriam a participé à près de 1000 assemblées générales et, dans environ 800 d’entre elles, un vote a été émis. Cela nous permet d’avoir un certain impact et de mettre des choses en route. “
Wim Van Hyfte : ” Évidemment, nous n’obtenons pas toujours gain de cause. Il faut parfois avoir le courage de dire qu’une chose est inacceptable et mettre fin à notre investissement. Toutefois, un désinvestissement n’est appliqué qu’en tout dernier recours, car nous renonçons ainsi à l’influence que nous pouvons exercer. C’est pourquoi le dialogue avec les entreprises est si important, afin d’oeuvrer pour les convaincre de s’engager dans la voie du changement. “
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