La valeur de Belfius a doublé en deux ans

Marc Raisière, le patron de Belfius. © Dann

Marc Raisière, le patron de Belfius, était l’invité du Trends Lunch ce midi. L’occasion pour le patron de la banque de rassurer sur l’état de santé de son institution et de rappeler les objectifs fixés pour 2016.

L’état de santé d’abord. Entre le moment où l’Etat a racheté Belfius pour 4 milliards d’euros fin 2011 et aujourd’hui, la valeur de la banque a doublé, explique Marc Raisière. Fin 2011, la valeur d’actif net était estimée à 3,3 milliards. “Oui, l’Etat a acheté la banque un peu cher à l’époque, commente Marc Raisière. Mais a-t-il fait une mauvaise affaire pour autant ? Non”. Car aujourd’hui, la valeur de Belfius est estimée à 6,6 milliards. Cela ne signifie pas que c’est à ce prix que l’Etat pourrait céder la banque, mais le prix de vente devrait “être à minima de 60 à 70% de la net asset value”, selon Marc Raisière.

Belfius a réalisé fin 2013 un résultat récurrent de 400 millions d’euros contre 322 millions en 2012. L’objectif, pour 2016, est que le bancassureur puisse atteindre 600 millions d’euros de résultats récurrents afin de pouvoir dégager un bénéfice de 500 millions (Belfius estime sage de mettre 100 millions de côtés pour continuer à dégonfler l’héritage de Dexia). Comment l’atteindre : en mettant l’accent sur la satisfaction du client (objectif, atteindre 95% de client satisfaits en 2016) et en réalisant un réglage fin des coûts : les investissements qui peuvent accroître la satisfaction client seront acceptés, mais pas les autres. Un comité spécial auprès du management s’occupera de ce “customer value improvement process”.

Sinon, la banque d’Etat est solide : elle affiche dès aujourd’hui un ratio Bale III “plein” (ce nouveau ratio réglementaire ne sera pleinement obligatoire qu’en 2018) de 11,7%. Autre risque qui se dégonfle : son exposition sur Dexia, aujourd’hui réduite à 13,5 milliards. Elle devrait être de moins de 10 milliards en 2014. Au niveau des liquidités, qui était une des causes de la chute de son ancienne maison-mère Dexia, Belfius avait une position négative de 25 milliards lorsque l’Etat l’a rachetée en 2011. Elle est aujourd’hui excédentaire de 28 milliards. Bref, la banque belge qui, comme une petite centaine de consoeurs européennes subit aujourd’hui les examens de la BCE, devrait passer les stress tests sans problème.

Quant à l’avenir, Marc Raisière ne veut pas se prononcer mais rappeler les quatre possibilités qui existent : soit l’Etat reste actionnaire (après tout, Belfius devrait rapporter un solide dividende annuel et contribuer à financer l’économie belge), soit une fusion avec une autre banques (mais le cout social rend cette hypothèse peu vraisemblable), soit l’introduction en bourse d’une partie du capital, soit la vente à un groupe étranger…

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