KBC rembourse les aides publiques restantes 5 ans plus tôt que prévu

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KBC remboursera intégralement la dernière tranche de 2 milliards d’euros d’aides publiques, plus une prime de 50%, reçues du gouvernement flamand avant la fin de l’année, soit 5 ans plus tôt que ce qui avait été initialement prévu, annonce vendredi le bancassureur.

“KBC répondra ainsi à toutes les obligations financières qui lui avaient été imposées lors de la dernière crise financière et peut donc définitivement tourner la page”, résume la banque dans un communiqué.

“Ce remboursement est rendu possible par la solide base de capital que nous avons constituée au cours des années écoulées. Même après le remboursement des aides publiques, nous conservons de solides réserves de capital, dépassant largement les exigences minimales de la BCE et de la BNB. Il s’agit donc là d’un signal rassurant à l’adresse de toutes nos parties prenantes”, commente de son côté Johan Thijs, l’administrateur délégué du groupe. “À présent, nous pouvons pleinement nous concentrer sur la croissance de nos activités de bancassurance, le service aux économies locales et aux clients dans tous les pays où nous sommes actifs”, poursuit-il.

“Je me réjouis que KBC ait décidé de rembourser plus tôt que prévu l’intégralité de la tranche restante de l’aide publique octroyée par les autorités flamandes”, souligne pour sa part le ministre-président flamand Geert Bourgeois. “L’aide allouée à KBC par les autorités flamandes durant la crise financière de 2008 l’a aidé à se repositionner en tant que bancassureur solvable et fiable dans le secteur financier international. Le fait que KBC puisse rembourser plus vite qu’exigé par la Commission européenne toute l’aide publique obtenue montre que ce bancassureur s’est très bien redressé”, se réjouit-il encore.

Au plus fort de la crise financière, KBC avait dû faire appel au soutien des autorités. Le bancassureur avait reçu un total de 7 milliards d’euros des autorités fédérales (50%) et flamandes (50%). L’aide reçue du fédéral avait déjà été intégralement remboursée à la fin de 2012.

Les syndicats espèrent un geste

Les syndicats de KBC sont satisfaits que le bancassureur rembourse intégralement ses aides publiques avec cinq ans d’avance. Ils insistent d’ailleurs sur le rôle du personnel au cours des années précédentes, alors que la banque était durement frappée par la crise financière. Ils demandent aujourd’hui, en contrepartie, leur reconnaissance dans les négociations sociales en cours, par exemple via une nouvelle convention collective de travail.

Le syndicat chrétien LBC-NVK souligne dans un communiqué le rôle joué par le personnel au cours d’une “page très sombre de notre histoire”. “Nous espérons que le personnel sera remercié non seulement en paroles, mais également par des actes”, indique Dirk De Backere, secrétaire du conseil d’entreprise.

Il pense notamment à une nouvelle convention collective relative à l’emploi et à la sécurité de l’emploi, qui est “absolument nécessaire” vu la “révolution numérique” du secteur, et à un salaire décent compte tenu de la charge croissante dans un secteur très concurrentiel.

Le syndicat socialiste BBTK (SETCa) abonde dans le même sens. “Le remboursement est un signal au personnel qu’une page a été tournée”, selon le délégué Jan Steenwinckel. Il a personnellement bon espoir quant à la sécurité de l’emploi. Les autres dossiers, comme l’augmentation du pouvoir d’achat, seront selon lui plus délicats.

Une nouvelle négociation sociale a débuté cette semaine chez KBC et il sera notamment question lundi prochain des centres de conseil régionaux. La sécurité de l’emploi devrait ensuite animer les discussions, d’après le délégué.

Les centres de conseil régionaux attisent les tensions. Le syndicat libéral est le seul à avoir rejeté le travail du dimanche dans ces centres. La direction a dès lors décidé que les négociations se prolongeraient sans lui.

“Le remboursement est un signal positif. J’espère que la direction va désormais respecter les travailleurs”, glisse Martine Lefevre, secrétaire ACLVB. Le syndicat libéral, exclu des négociations, voit cette décision comme une stratégie de “diviser pour mieux régner”. Il examine actuellement la possibilité de prendre des mesures.

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