Se rendre au travail à vélo: une bonne idée pour votre portefeuille

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Aller travailler à vélo donne droit à une indemnité vélo pour les kilomètres parcourus. Le plafond exonéré de cette indemnité a été relevé au 1er janvier 2019. Les sociétés de leasing profitent de l’aubaine.

Si se rendre au travail à vélo s’avère bénéfique pour la mobilité, l’environnement et la santé, l’indemnité vélo permet aux entreprises d’encourager davantage de travailleurs à utiliser leur deux-roues. Elle est cependant facultative, à moins qu’une convention collective de travail du secteur n’en décide autrement. L’employeur fixe librement son montant. L’indemnité est exonérée d’impôts pour le travailleur, à concurrence de 0,24 euro par kilomètre parcouru conformément au nouveau plafond en place depuis le début de l’année.

Supposons que vous parcourez 10 kilomètres chaque jour pour vous rendre au travail et que votre employeur vous rembourse 0,24 euro le kilomètre. Vous recevez alors un montant net de 1.056 euros (0,24 euro x 10 kilomètres x 2 (aller-retour) x 220 jours effectifs de travail) par an. Vous ne devez pas indiquer ce montant dans votre déclaration d’impôts. Mais si votre employeur vous verse par exemple une indemnité vélo de 0,25 euro par kilomètre, le surplus de 0,01 euro est en principe imposable à titre de revenu professionnel.

Dans le chef de l’employeur, l’indemnité vélo est aujourd’hui entièrement déductible à hauteur de 0,24 euro par kilomètre, sans qu’il ne doive payer de charges sociales. Afin de lui donner un coup de pouce supplémentaire, le gouvernement a mis en place une déduction de 120% pour tous les frais consentis pour faciliter l’usage de la bicyclette. Cela concerne par exemple l’achat de vélos d’entreprise, l’installation d’abris à vélos, la mise à disposition de vestiaires, l’aménagement de douches, etc. Ces frais peuvent donc être déduits de l’impôt des sociétés pour un montant supérieur aux dépenses effectuées.

Domicile-lieu de travail

L’indemnité vélo couvre uniquement les déplacements entre le domicile et le lieu de travail. Votre employeur doit dès lors pouvoir déterminer le nombre de kilomètres que vous parcourez. Toutefois, le législateur n’a pas encore prévu de méthode précise à cet égard. L’outil Bike to Work, une initiative de Fietsersbond et de GRACQ (les Cyclistes Quotidiens), peut s’avérer utile. Bon à savoir : vous ne devez pas nécessairement emprunter le chemin le plus court pour vos déplacements domicile-lieu de travail. Un itinéraire plus long mais plus sûr est également acceptable. Votre employeur peut même vous rembourser plusieurs allers-retours par jour, par exemple si vous rentrez à midi à vélo chez vous.

Si vous combinez vélo et transports en commun pour vos déplacements domicile-lieu de travail, vous avez également droit à l’indemnité vélo, et ce, même si votre employeur intervient financièrement dans votre abonnement de train. Toutefois, vous ne pouvez pas combiner l’indemnité vélo et une intervention dans les frais de transports en commun pour une même portion de trajet : l’indemnité vélo couvrira uniquement les trajets que vous parcourez effectivement à bicyclette entre votre domicile ou votre lieu de travail et la gare. Un travailleur qui bénéficie d’une voiture de société peut également percevoir une indemnité vélo pour les jours où il se rend au travail en pédalant.

L’indemnité vélo ne dépend pas du type de vélo utilisé. Les vélos électriques et les speed pedelecs (deux-roues à pédales pouvant atteindre une vitesse maximale de 45 km/h) vous donnent également droit à l’avantage fiscal. Les distances plus longues entre votre domicile et votre lieu de travail ne constituent donc plus un obstacle. En effet, vous pouvez facilement parcourir 30 kilomètres avec un vélo électrique classique et 50 kilomètres avec un modèle plus performant.

Leasing

L’avantage fiscal lié à l’indemnité vélo n’a pas échappé aux sociétés de leasing. Cyclis, un acteur de niche limbourgeois qui entend stimuler la mobilité à vélo au sein des entreprises, a développé une formule originale pour les travailleurs. Ceux-ci peuvent assembler et personnaliser leur vélo chez le revendeur de leur choix. Cyclis l’intègre ensuite dans une formule de leasing qui peut être utilisée aussi bien pour les trajets domicile-lieu de travail que pour les déplacements privés. Une assurance omnium contre les dommages et le vol, un budget d’entretien sur mesure et une assistance routière sont également prévus.

“Nous travaillons déjà avec quelque 700 marchands de vélos en Belgique”, explique Daisy Romih, gestionnaire de compte et responsable marketing chez Cyclis. “Vous pouvez vous y rendre pour obtenir des conseils spécialisés et faire des essais. La formule de leasing présente un avantage financier de 30 à 40% en moyenne par rapport à un achat privé en magasin. Pour la location all in d’un vélo électrique d’une valeur catalogue de 3.000 euros, vous reversez par exemple environ 80 euros de salaire brut par mois, soit environ 45 euros nets.”

Un autre avantage du leasing réside dans la possibilité d’étaler le prix d’achat sur plusieurs années. Sans compter que cette formule vous décharge de tout souci. Au terme de la période de leasing, vous pouvez racheter le vélo pour une valeur résiduelle connue à l’avance. Dans l’exemple ci-dessus, il vous coûtera 450 euros. “Avec les montants mensuels du leasing, vous avez déboursé 2.070 euros en fin de course, soit un montant inférieur à la valeur catalogue en magasin. En ajoutant l’indemnité vélo à cet avantage, vous pouvez même réaliser un profit”, souligne Daisy Romih.

Traduction : virginie·dupont·sprl

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