Le travail reprend chez Spanghero, qui lance un appel aux clients

© Reuters

Le travail a repris tout doucement mercredi chez Spanghero, sous un nouveau nom mais avec trop peu de clients pour assurer l’avenir des quelques dizaines d’emplois ayant survécu au scandale de la viande de cheval.

A l’heure où une petite quarantaine de salariés retournaient au travail, le patron, Laurent Spanghero, en a appelé aux donneurs d’ordres pour étoffer le carnet de commandes encore bien maigre de la société rebaptisée La Lauragaise. Laurent Spanghero, 74 ans a repris les commandes de l’entreprise qu’il avait fondée avec son frère Claude en 1970, avant que la famille ne la cède en 2009 à la coopérative basque Lur Berri.

“Si les grandes enseignes ne nous suivent pas… Vendredi dernier, Lidl nous a dit qu’il voulait faire un break. C’est pas une bonne nouvelle, mais il faudra faire avec”, a dit M. Spanghero, qui a précisé avoir noué des contacts avec Michel-Édouard Leclerc notamment.

La période estivale, peu propice à la consommation de cassoulets ou de plats cuisinés, complique grandement la tâche, a-t-il reconnu. Mais la reprise de mercredi revêtait avant tout une portée symbolique, entretenant l’espoir de la poursuite de l’activité sur ce site industriel moderne. Depuis le début de la crise, la production n’a cessé de diminuer, jusqu’à s’arrêter fin juin quand Lidl a cessé de passer commande.

Seule la chaîne de plats cuisinés fonctionne, une équipe d’une dizaine de personnes s’affairant à disposer les différents ingrédients du cassoulet, à l’aide de machines, dans des boîtes de conserve défilant à vive allure sur un tapis roulant. Elles en produiront 30.000 dans la journée.

La transformation de viande, l’autre activité traditionnelle de l’entreprise, est toujours à l’arrêt, faute de commandes. La première mesure forte de la nouvelle direction a consisté à abandonner le nom de Spanghero pour le remplacer par La Lauragaise. Cette mesure était également réclamée par les salariés, le nom Spanghero étant désormais indissociablement lié au scandale européen de la viande de cheval revendue pour du boeuf. Cette viande était achetée par des entreprises fabriquant elles-mêmes des plats cuisinés, comme des lasagnes, pour de grandes enseignes.

Scandale de la viande de cheval Mi-février, le gouvernement avait désigné la société de Castelnaudary comme un acteur primordial du scandale et avait suspendu pendant quatre jours les agréments sanitaires de l’entreprise. Une enquête judiciaire confiée à un juge parisien est toujours en cours.

A cette époque, Spanghero faisait vivre quelques 360 personnes (CDI, intérimaires et sous-traitants) dont il ne devrait plus subsister que 90 emplois.

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