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La folle finance

La finance est folle. C’est un peu le sentiment qui se dégage en regardant de près l’information quotidienne. Prenons le cas de notre beau pays : nous avons de la chance, notre pays emprunte à un taux d’intérêt négatif depuis quelques semaines. Les gestionnaires de notre dette publique viennent en effet de lever 1,15 milliards d’euros à trois mois avec un taux d’intérêt négatif de – 0,012 %. En Allemagne, c’est encore mieux : là-bas, le gouvernement peut également placer sa dette à un taux d’intérêt négatif mais non pas sur trois mois comme en Belgique mais sur deux ans, c’est encore plus fort.

Les investisseurs internationaux ont tellement peur qu’ils préfèrent prêter de l’argent à taux zéro ou légèrement négatif à des pays jugés solides comme l’Allemagne ou la Belgique. Et encore, on peut même dire que ces investisseurs vont perdre encore plus d’argent car, à ces taux zéro ou négatifs, il faut encore retrancher l’inflation. Les investisseurs doivent vraiment avoir une frousse bleue pour adopter un comportement à ce point hérétique.

Mais faut-il s’en étonner ? Je vous disais la semaine dernière que des fonds de pension hollandais s’étaient distingués en achetant des actions Facebook, générant au passage des pertes virtuelles pour les millions de fonctionnaires hollandais qui comptent sur le rendement de ces fonds de pension pour ne pas se retrouver à la rue le jour de leur départ à la retraite.

J’aurais mieux fait de me taire ce jour-là, car quelques jours plus tard, j’ai lu qu’une grande banque bien de chez nous, avait permis à deux de ses fonds d’acheter des actions Facebook. Résultat : ces deux fonds de placement ont potentiellement déjà perdu 440.000 dollars sur leur investissement. Et même si la banque belge en question a décidé de porter plainte contre Facebook pour information trompeuse, le mal est fait. Donc, quand je dis que la finance est folle, c’est parce que les arguments avancés par la banque belge ne sont pas totalement convaincants. Depuis plusieurs mois, on sait que les actions des réseaux sociaux sont matraqués en Bourse. Alors pourquoi investir dans Facebook sachant tout cela ?

Même l’or qui devrait bondir, selon les spécialistes, ne réagit plus. Ça n’empêche pas de papys multimilliardaires – a l’instar de Georges Soros et John Paulson – de se ruer sur l’or, justement pour profiter de cette baisse du cours du métal jaune pour en acheter davantage. Faut-il suivre ces deux papys milliardaires de la finance ? Je n’en sais rien.

J’ai lu un jour une interview du fils de Georges Soros qui disait de son père, que derrière les théories fumeuses de ce dernier sur tel ou tel investissement, ses décisions d’investissement étaient souvent prises en fonction… de son mal de dos. Quand je vous disais que la finance est folle, je n’étais finalement pas trop loin de la vérité.

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