Voyage musical et littéraire avec Alexis Alvarez : “L’oisiveté n’a jamais été une option”

Alexis Alvarez © François-Xavier Cardon

Dans cette rubrique, nous interrogeons un·e entrepreneur·se sur sa manière de concilier style (de vie) et carrière. Cette semaine, nous plongeons dans l’agenda musical et littéraire d’Alexis Alvarez.

Écrivain, poète, chanteur, musicien, auteur, compositeur, professeur… Alexis Alvarez ne conçoit pas la vie sans travailler. Après avoir signé deux recueils de poèmes décalés sous les titres Exercices de chute et Une année sans lumière, il prépare un premier roman qui explore l’histoire de sa famille et de l’immigration espagnole en Belgique.

Rendez-vous est pris au Café Montjoie, où produits locaux et meubles chinés ont su créer un lieu authentique dans le centre historique de Liège. Ce jour-là, Alexis vient de HEC-École de gestion de l’université de Liège où il enseigne la langue espagnole. Le lendemain et le surlendemain, il se produira respectivement au Botanique à Bruxelles et au KulturA. à Liège avec son groupe d’indie pop Fastlane Candies pour la sortie de leur deuxième album, Polygene. Rencontre avec un travailleur insatiable, collectionneur de tote bags et amateur de pâtes farcies.

https://www.youtube.com/user/fastlanecandiesFastlane Candies – Polygene Release Parties (after movie)480YouTubehttps://www.youtube.com/3601.0video480270Fastlane Candieshttps://i.ytimg.com/vi/Zp-pt1FmasA/hqdefault.jpg

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Comment conciliez-vous vie privée et activité professionnelle ?

Alexis Alvarez : Je dois avouer qu’en ce moment, je ne concilie pas. Je suis à bord d’un train qui fonce à toute allure et c’est terriblement excitant. Avec la promotion du nouvel album, mon activité professionnelle occupe 100% de mon temps. Ma vie privée se résume à rentrer chez moi, réchauffer des pâtes farcies, aller dormir et me lever le lendemain matin. Après les concerts de cette semaine, je pense que je pourrai envisager mes journées avec plus de sérénité, même si j’imagine que la réalisation de notre nouveau clip risque d’être intense.

Avec la généralisation et la multiplication du numérique, tout le monde parle de se déconnecter. Parvenez-vous à vous offrir des moments hors ligne ?

AV : C’est une thématique qui m’intéresse beaucoup en ce moment. Je pense que les réseaux sociaux ont un impact à la fois positif et négatif. Le digital marketing est essentiel pour l’existence d’un groupe, en particulier au moment de la sortie d’un album, mais les réseaux sont épuisants sur le plan privé. Même si je ne suis pas en charge de la communication de Fastlane Candies, je relaie toutes les informations sur mes comptes personnels. Mais aujourd’hui par exemple, j’ai pris la résolution de ne pas consulter Messenger. Cette application qui mêle précisément la sphère privée et la sphère professionnelle peut s’avérer pénible.

Quel sommet professionnel souhaiteriez-vous atteindre ?

Jouer à côté d’un Véronèse serait complètement dingue

AV : Ce serait vraiment top de donner un concert dans un musée. Lors d’un séjour à Londres, j’ai visité la Wallace Collection qui accueille un large éventail d’oeuvres dans une immense demeure du 18e siècle. Dans l’une des salles, j’ai assisté à un concert de musique classique. C’était incroyable ! J’ai appris il y a quelques jours que le musée du Prado à Madrid organisait aussi des concerts, cette fois de flamenco ou de pop. Peut-être que le Louvre est également à la recherche de groupes ? Jouer à côté d’un Véronèse serait complètement dingue. À titre plus personnel, en tant qu’écrivain belge, je rêve depuis longtemps d’être publié par une maison d’édition française.

Comment vous habillez-vous pour travailler ?

AV : C’est une très bonne question (rires). Généralement, j’adopte un style plus sobre pour aller donner cours et je réserve les tenues plus urbaines, plus vintage aux concerts. En fait, j’aime beaucoup m’habiller, choisir des vêtements. Cet amour du shopping est arrivé sur le tard. Après cette interview et avant mon prochain rendez-vous, je vais d’ailleurs passer chez Milk ou Collector (deux boutiques multimarques en cité ardente) pour m’offrir un nouveau survêt pour le concert de demain. Il m’est déjà arrivé d’acheter une nouvelle pièce pour un concert et d’être refoulé par les autres membres du groupe parce qu’elle ne s’accordait pas avec leurs tenues. Nous ne portons pas de costumes spécifiques, mais nous veillons à une certaine cohérence.

Quel est le plus grand luxe à vos yeux ?

AV : C’est une question compliquée (il réfléchit). Je n’ai pas d’attachement excessif aux objets. Même si cela peut paraître bateau, je pense que le luxe suprême est d’avoir du temps pour soi. Ou plutôt de disposer d’une plage horaire vide et de décider soi-même, spontanément, comment l’occuper. Vous allez peut-être choisir tout bêtement de passer l’aspirateur, mais vous aurez eu la pleine possession de ce laps de temps.

Comment retirez-vous de la satisfaction de votre travail ?

AV : Pour moi, le travail est vital. Je viens d’une famille qui y accorde énormément d’importance. L’oisiveté n’a jamais été une option. Le travail est un défi permanent. Quand j’en ai moins, j’en cherche. Ça en devient parfois maladif. Mais travailler me rend heureux. Un peu comme un enfant qui a besoin de jouer pour s’épanouir. J’ai la chance d’exercer des métiers que j’aime. Une heure de cours ou de concert passe extrêmement vite.

Quelle est la meilleure leçon que vous a enseignée votre carrière ?

AV : La patience. Je suis impatient par nature. Dès que j’ai terminé un projet, j’ai envie qu’il soit diffusé ou classé. Or, l’écriture et la composition sont des processus de très longue haleine. Écrire un roman prend un an à temps plein. Je suis donc obligé de répartir ce travail sur plusieurs années compte tenu de mes autres activités. Ensuite, il faut attendre les retours des éditeurs. Laurent Boutefeu (compositeur et guitariste de Fastlane Candies) a une patience à toute épreuve et j’ai énormément appris en la matière à ses côtés.

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