Une oeuvre de Léonard de Vinci à Tongerlo

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Après avoir longuement enquêté, les experts ont fini par tomber d’accord : Léonard de Vinci a bien apporté sa patte au tableau de la ” Dernière Cène ” que possèdent depuis 1545 les moines de l’abbaye de Tongerlo.

La tête de Jean à laquelle il a donné des traits androgynes comme dans d’autres de ses tableaux serait ” très probablement ” de la main du maître toscan. Les visages des autres apôtres, en revanche, auraient été peints par des élèves.

L’opinion des experts s’appuie sur les résultats d’investigation fournis par des caméras multispectrales. Développés par le centre de recherches Imec, près de Louvain, ces nouveaux outils permettent d’examiner une oeuvre sans y toucher. ” Nous effectuons, explique Wouter Charle, ingénieur à l’institut louvaniste, des balayages hyperspectraux dans lesquels la couleur qui entre est fragmentée en de nombreuses longueurs d’onde. De cette façon, nous pouvons voir où chaque type de peinture est utilisé et s’il existe des éléments caractéristiques. ”

Parallèlement, d’autres recherches sont en cours sur les pigments de la peinture. Si ce sont les mêmes que ceux utilisés dans l’atelier de Léonard de Vinci, l’actuelle quasi-certitude pourrait se muer en certitude. L’abbaye de Tongerlo abriterait alors un authentique Léonard de Vinci, une copie de la célèbre fresque qui depuis 1495 orne, à Milan, le réfectoire du couvent Santa Maria delle Grazie mais qui a perdu au fil du temps l’essentiel de ses couleurs. Ravis par cette bonne nouvelle qui tombe exactement cinq siècles après la mort du maître, les moines n’en sont pas moins embêtés. Le bâtiment qui abrite ce tableau dont la valeur va monter en flèche date en effet des années 1960 et ne répond en aucune manière aux normes muséales et, dans le passé, le tableau en a déjà souffert. Les rumeurs d’une possible attribution de la Dernière cène à Léonard de Vinci ont déjà fait grimper le nombre annuel de visiteurs de 7.000 à 12.000, commente le frère Ivo Cleiren, conservateur du musée pour qui protéger au sein de l’abbaye une toile d’une telle valeur constituera réellement un problème.

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