Tsipras: “La Grèce ne peut pas retourner à l’âge des plans de sauvetage et de la soumission”

Alexis Tsipras © Reuters

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a fortement haussé le ton mardi soir contre l’Allemagne, assurant que son pays “ne demanderait pas d’extension du plan d’aide” à la Grèce quelles que soient les pressions de Berlin. Il a cependant terminé son discours par l’espoir qu’un accord serait trouvé.

(Wolfgang) “Schaüble (le ministre allemand des Finances, ndlr) peut nous le demander de n’importe quelle façon, nous ne demanderons pas d’extension du plan d’aide”, a lancé M. Tsipras à la tribune du Parlement, juste avant un vote de confiance des députés, et à la veille d’une réunion cruciale entre ministres des Finances de la zone euro pour discuter de la Grèce.

Il a accusé l’Allemagne de demander à la Grèce “des choses irrationnelles” en lui répétant qu’elle ne peut pas sortir du plan de réforme fixé par la troïka de ses créanciers (UE, BCE, FMI) en échange de prêts de 240 milliards d’euros versés ou promis depuis cinq ans, et qui a mis les Grecs et l’économie grecque sur le flanc.

“Il n’y aura pas de retour en arrière, la Grèce ne peut pas retourner à l’âge des plans de sauvetage et de la soumission” a lancé le Premier ministre, porté au pouvoir par la victoire le 25 janvier de son parti de gauche radicale Syriza.

“Nous respectons le poids économique et politique particulier de certains de nos partenaires qui sont le moteur” de l’Europe, “comme l’Allemagne”, a ajouté M. Tsipras. Mais “nous les mettons en garde”, a-t-il lancé, “c’est par la persuasion que les grandes puissances conquièrent le pouvoir”. Sous-entendu, pas par la force.

Estimant aussi que les plans de sauvetage des pays les plus touchés par la crise correspondent “au modèle recherché depuis des décennies par les marchés”, M. Tsipras a estimé que “ceux qui misent sur la puissance et l’affrontement comprendront qu’ils font une erreur tragique: ils ne blessent pas les faibles, ils se blessent eux-mêmes et ils blessent l’Europe”, a-t-il lancé.

M. Tsipras a par ailleurs défendu le plan préparé par son gouvernement, qui demande seulement “du temps et des facilitations, comme le retour de l’argent que nous doivent les banques centrales, notre argent”.

“Nous voulons une solution politique avec les institutions européennes”, a assuré M. Tsipras, “pas résoudre une équation insolvable”. Il a assuré que l’accord souhaité par la Grèce “respecte les règles budgétaires”.

“Je suis confiant, nos partenaires de l’UE répondront positivement à nos propositions”, a-t-il conclu.

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