Sortir de l’euro pour sortir de la crise ? “Absurde”… ou pas ?

© Reuters

Pour Jean-Claude Trichet, l’idée d’une sortie de l’euro comme solution à la crise pour certains pays les plus endettés est “absurde”. Un gestionnaire de portefeuille de Pimco, le plus grand fonds obligataire mondial, pense exactement le contraire.

“Nous demandons aux gouvernements et autres institutions d’être à la hauteur de leurs propres responsabilités” face à la crise, qui n’est toutefois “pas une crise de l’euro”, a déclaré Jean-Claude Trichet, président de la Banque centrale européenne, lundi sur les ondes de la radio française Europe 1.

Cette responsabilité, les gouvernements européens doivent l’assumer individuellement, pour que le poids des dépenses d’aujourd’hui ne repose pas “sur les enfants et les petits-enfants”, mais aussi de “façon collégiale par une bien meilleure gouvernance et par un Fonds de stabilisation financière capable d’assumer toutes ses responsabilités”.

Ce fonds, créé au printemps dernier pour venir en aide aux pays européens les plus fragiles, est doté de quelque 750 milliards d’euros. Certains estiment, dont Jean-Claude Trichet qui l’a laissé entendre à plusieurs reprises, qu’il est aujourd’hui nécessaire de prévoir son renforcement.

Le président de la BCE a par ailleurs réaffirmé que la crise actuelle n’était “pas une crise de l’euro mais une crise de la stabilité financière” et qu’une sortie de l’euro, évoquée par certains économistes comme solution à la crise pour certains pays les plus endettés comme la Grèce, était une “hypothèse absurde”. “L’euro est une monnaie crédible !”, a-t-il martelé.

Pour le fonds Pimco, la Grèce, l’Irlande et le Portugal doivent sortir de l’euro pour sortir de la crise

La Grèce, l’Irlande et le Portugal doivent sortir de l’euro s’ils veulent redresser leurs économies, a estimé un responsable du plus grand fonds obligataire mondial, l’américain Pimco, dans un entretien au quotidien allemand Die Welt paru lundi.

“La Grèce, l’Irlande et le Portugal, sans leur propre monnaie ou des transferts de fonds importants, ne retomberont pas sur leurs pieds”, estime ainsi Andrew Bosomworth, gestionnaire de portefeuille chez Pimco Europe. Avec leur propre monnaie, ces pays “pourraient exporter à moindre prix”, la hausse de leurs exportations aboutissant au retour “de la croissance économique nécessaire”. Une fois la croissance et la confiance des marchés obligataires retrouvées, ces pays pourraient réintégrer l’union monétaire, estime Andrew Bosomworth.

Evoquant la question de l’Espagne, l’Italie et la Belgique, dont les taux d’emprunt souffrent eux aussi, le gestionnaire de portefeuille jugent qu’ils peuvent “réussir” à surmonter leurs difficultés en restant dans l’union monétaire mais avec un soutien fort de leurs partenaires. Ce qui signifie, selon lui, que l’introduction d’euro-obligations est inévitable “à plus ou moins long terme”, n’en déplaise à l’Allemagne, qui s’y oppose fermement de crainte de voir ses taux d’emprunt grimper, et à la France, qui lui a apporté son soutien.

Trends.be, avec Belga

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