Royaume-Uni: pour Liz Truss, la récession n’est pas “inévitable”
La ministre britannique des Affaires étrangères Liz Truss a déclaré dimanche, dans une interview au tabloïd The Sun, que la perspective d’une récession économique n’était “pas inévitable” et qu’il était possible de “dégager des opportunités” au Royaume-Uni.
“On entend trop souvent dire qu’il va y avoir une récession”, a dit Mme Truss au tabloïd The Sun dimanche. “Je ne crois pas que ce soit inévitable”, a-t-elle fait valoir. “Nous pouvons libérer des opportunités ici au Royaume-Uni”.
Liz Truss, en très bonne position pour l’emporter selon les sondages, s’oppose à l’ancien ministre des Finances Rishi Sunak sur la manière de réagir face à un contexte économique et social particulièrement tendu, avec une inflation dépassant les 10% et des grèves dans de nombreux secteurs contre l’érosion du pouvoir d’achat.
Selon elle, le Royaume-Uni se doit de créer les conditions économiques pour produire “le prochain Google ou le prochain Facebook”.
“Il s’agit de ce niveau d’ambition”, a-t-elle asséné, promettant qu’elle mènerait une “révolution des petites entreprises et des indépendants” si elle arrivait au pouvoir.
Le successeur de Boris Johnson sera annoncé le 5 septembre, et il y a de grandes chances que le match se joue entre Mme Truss et M. Sunak, dont les politiques économiques s’opposent.
Le vainqueur, qui prendra officiellement le pouvoir le lendemain, devra relever un défi de taille, la Banque d’Angleterre prévoyant une récession dans le courant de l’année et une hausse continue des prix, alimentant l’inflation.
Liz Truss promet des baisses massives d’impôts tandis que son rival veut d’abord réduire l’inflation qui provoque une chute historique du pouvoir d’achat des ménages britanniques.
Michael Gove, figure du Parti conservateur, a annoncé samedi soutenir Rishi Sunak, se disant “profondément préoccupé que la tournure du débat a été pour beaucoup en décalage avec la réalité”.
“La réponse à la crise du coût de la vie ne peut pas être simplement de rejeter de nouvelles ‘aides financières’ et de réduire les impôts”, a écrit dans le journal The Times M. Gove qui a servi onze ans au sein du gouvernement, sous trois Premiers ministres.
Il avance que les réductions proposées “favoriseraient les riches” et les “grandes entreprises”, au détriment des petits entrepreneurs et des plus précaires.
“Je ne vois pas comment la sauvegarde des stock options des dirigeants du FTSE 100 devrait passer avant le soutien aux plus pauvres de notre société, (…) cela ne peut pas être la bonne priorité”, a estimé M. Gove.
Les militants conservateurs -environ 200.000- ont jusqu’au 2 septembre pour choisir leur nouveau chef lors d’un vote par correspondance.
Le parti étant majoritaire au Parlement, le vainqueur deviendra Premier ministre, succédant à Boris Johnson qui a démissionné début juillet après de multiples scandales.
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