Risque de pénurie en électricité dès 2015 en France

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Les besoins en électricité de la France risquent de ne plus être couverts correctement à partir de l’hiver 2015 du fait de l’accélération de l’arrêt de centrales à charbon, au fioul ou au gaz, a alerté mercredi RTE.

Dans son bilan prévisionnel 2014, la filiale autonome d’EDF en charge du bon fonctionnement du réseau à haute tension prédit “une dégradation de la sécurité d’approvisionnement électrique en France durant les hivers allant de 2015 à 2018”.

D’ici à 2016, 8.600 mégawatts de centrales au charbon et au fioul devraient disparaître, en raison du durcissement des normes environnementales, ainsi que de centrales à gaz qui perdent en rentabilité face à la concurrence d’un charbon meilleur marché.

En cas de vague de froid décennale, le risque de déficit de production pourrait atteindre 900 MW durant l’hiver 2015-2016, soit l’équivalent d’un petit réacteur nucléaire. Il culminerait à 2.000 MW en 2016-2017, avant d’être ramené à 800 MW en 2017-2018.

“Nous émettons un message d’alerte”, a lancé le président de RTE, Dominique Maillard, lors d’une conférence de presse. “Notre message d’alerte, c’est qu’il faut faire quelque chose, mais qu’on peut le faire”.

A moyen terme, le déséquilibre entre offre et demande d’électricité pourra en effet être résorbé grâce au déploiement dès l’hiver 2016 du “mécanisme de capacité”, un système rémunérant les capacités de production disponibles même quand les centrales ne tournent pas, permettant notamment de répondre aux besoins en cas de pointe de consommation.

A cela s’ajoute la poursuite du développement des énergies renouvelables, la mise en service du nouveau réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche) prévue en 2016 qui compensera la fermeture annoncée de la centrale de Fessenheim, et une progression moindre de la consommation de courant, conjugaison d’une croissance économique faible et de mesures d’efficacité énergétique.

Cette annonce de RTE en France intervient alors qu’en Belgique, un déséquilibre entre l’offre et la demande d’électricité est redouté dès cet hiver.

(Belga)

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